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À un poste frontière entre la Turquie et la Grèce
Crédit : RTL / Thomas Prouteau
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Comment empêcher les jihadistes européens de revenir clandestinement de Syrie pour commettre des attentats ? Alors que les chefs d'États de l'Union européenne se réunissent ce jeudi 12 février à Bruxelles pour décider de nouvelles mesures contre le terrorisme, RTL a décidé de tester Schengen sur le terrain.
Direction la frontière gréco-turque, la plus proche de la Syrie. C'est un endroit particulièrement sensible. Nous voici dans le village de Kastanice, à l'extrême-nord de la Grèce. Juste en face, à quelques centaines de mètres, on voit la Turquie et ses minarets.
Entre les deux, un solide grillage a été construit à travers champs pour bloquer les migrants clandestins. Un corridor à ciel ouvert mène à la frontière. À son entrée, un petit poste-frontière Schengen gardé par des policiers grecs.
Une simple présentation de la pièce d'identité en règle permet de passer en Turquie. Le plus intéressant ici, c'est le retour : l'entrée dans Schengen.
Plusieurs jihadistes venant de Syrie sont déjà passé ici, dont des Français de la cellule dite de "Cannes-Torcy", qui projetait des attentats en France. Au poste frontière, le policier grec a jeté un simple coup d’œil sur la carte d'identité, avant de faire signe de passer.
L'Europe voulait un système souple pour ses citoyens. Mais aujourd'hui, le danger vient de certains d'entre eux
Thomas Prouteau, journaliste à RTL
Un simple contrôle visuel. Pas de scan électronique de la pièce d'identité. Comme tous les postes Schengen, il est pourtant équipé d'un terminal connecté au Système d'information européen (SIS). Un simple passage de la carte ou du passeport aurait indiqué si la personne est recherchée. C'est le cas de près de 50 jihadistes français visés par des mandats d'arrêts européens.
Cela semble incroyable, mais le policier grec n'a pas obligation de le faire. C'est bien là la faille. À l'entrée, le passage au fichier doit être aléatoire. Cela fait partie des principe fondateur de Schengen. Le scan systématique des passeports européens est interdit, aussi bien dans les aéroports de Paris ou de Berlin qu'aux confins de l'UE.
L'Europe voulait un système souple pour ses citoyens. Sauf qu'aujourd'hui, le danger vient de certains d'entre eux. Les policiers grecs se fient donc à leur intuition pour décider qui contrôler.
L'enjeu du Conseil de Bruxelles, c'est justement de renforcer les critères suspects qui déclenchent le contrôle. Par exemple : des bagages trop maigres ou des passeports trop neufs. Ceux-là, seront tous passés au fichier. Cela peut être mis en place très vite sans changer le code Schengen. En revanche, pour contrôler systématiquement, il faudrait un vote du Parlement européen. Cela peut prendre des années.
Même avec de nouveaux contrôles, des terroristes présumés peuvent-ils traverser clandestinement ? C'est beaucoup plus difficile depuis qu'un grillage a été mis en place. Mais le chef de la police local le confie : avec un peu d'argent, on peut acheter une barque sur l'autre rive du fleuve, en Turquie, corrompre les fonctionnaires et traverser en aval.
L'Europe n'est pas une forteresse. C'est tout l'enjeu des débats actuels.
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