Une officine oeuvrant sur internet à la propagande pro-Kremlin, plus connue
en Russie comme "usine à trolls", est sortie pour la première fois de l'ombre
mardi devant un tribunal de Saint-Pétersbourg où elle est poursuivie par une
ancienne employée.
"Nous sommes prêts à conclure un accord à l'amiable avec la plaignante
Lioudmila Savtchouk", a déclaré Ekaterina Nazarova, avocate représentant la
mystérieuse "Agence d’investigation de l'internet". Infiltrée en tant que salariée dans cette société chargée, selon elle, de la
propagande pro-Kremlin sur internet, Lioudmilla Savtchouk, 34 ans, avait été
licenciée après avoir été démasquée.
Ils ont fait semblant de ne pas exister. Pour la première fois, ils sont sortis de l'ombre
Lioudmilla Savtchouk
Elle avait alors porté plainte contre son
ancien employeur pour "attirer l'attention de la société sur les trolls et les
forcer à sortir de l'ombre". Elle réclamait le versement d'un mois de salaire impayé et a accusé l'agence
de ne pas conclure de contrats de travail avec ses employés, payés au noir.
"Je suis très contente, ils ont fait semblant de ne pas exister. Pour la
première fois, ils sont sortis de l'ombre", a déclaré Mme Savtchouk après
l'audience. L'avocate de "l'Agence d'investigation de l'internet" s'est refusé à
tout commentaire. Militante pour le droit à l'informaton, Lioudmila Savtchouk avait travaillé
pour cette agence pendant deux mois, jusqu'en mars 2015, tenant plusieurs blogs
sur LiveJournal, une plateforme virtuelle.
Sur chacun de ses blogs, où elle endossait alternativement l'identité d'une femme au foyer, d'une étudiante ou d'un sportif, la jeune femme publiait des articles positifs sur la vie en Russie, agrémentés de quelques allusions politiques. L'autre partie de son travail consistait à laisser des commentaires sur des forums de discussion ou des sites d'actualité, une centaine par jour en moyenne. Après avoir été démasquée et licenciée, elle avait dénoncé les activités de l'agence dans plusieurs interviews à la presse russe et étrangère, notamment l'AFP, sans préciser alors "pour des raisons de sécurité" qu'elle s'y était infiltrée exprès.
L'utilisation de ces "trolls" informatiques est allée crescendo depuis un an au rythme du conflit en Ukraine et de la crise entre la Russie et les Occidentaux, qui accusent Moscou de soutenir militairement les séparatistes ukrainiens prorusses, ce que le Kremlin dément. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, avait assuré récemment que le Kremlin n'avait rien à voir avec cette "Agence d'investigation de l'internet".
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