La presse ce matin nous rafraîchit la mémoire. Retour d'abord 80 ans en arrière
en une de la Dépêche du Midi. Il y a 80 ans exactement, le 26 avril 1937,
l'enfer de Guernica. La petite bourgade basque est rasée par les bombes
incendiaires des avions allemands et italiens. On est en pleine guerre
d'Espagne, Hitler et Mussolini soutiennent militairement la rébellion du général
Franco. C'est la première fois que la population civile est directement et
intentionnellement visée dans un conflit.
Ouest France est retourné à Guernica. Reportage à lire sur le site du
journal. "Quand on déambule dans les rues de Guernica, on a du mal à imaginer
que la ville fut l’un des premiers symboles de la barbarie nazie, et l’un des
événements précurseurs de la Seconde Guerre mondiale". Un buste vient nous le
rappeler, érigé sur une petite place du centre-ville, c'est le buste d’un
journaliste anglais, George Steer. Arrivé deux jours après le bombardement, le
correspondant de guerre du Times fut le premier reporter à décrire l’apocalypse
de Guernica. Ses photos, un peintre les verra en lisant le journal à Paris,
c'est Picasso qui décidera de réaliser l'une de ses plus grandes toiles, qui
rendra la ville de Guernica célèbre dans le monde entier. Le tableau est
aujourd'hui exposé à Madrid. La ville de Guernica, elle, sera aujourd'hui le
temps d'une journée la capitale mondiale de la paix. Les cloches de son église
sonneront à midi.
Ne pas avoir la mémoire courte non plus de ce côté-ci des Pyrénées. "Marine Le Pen, comme si de rien n'était", titre ce matin le journal Le Parisien-Aujourd'hui en France, qui se demande en une si elle est une candidate normale ? La dédiabolisation semble fonctionner, 15 ans après son père, Marine Le Pen s'est qualifiée pour le second tour sans que cela suscite le même rejet. "Jean-Marie Le Pen, il faisait peur", explique un des manifestants anti-Le Pen de 2002 dans les colonnes du journal. "C'est triste, dit un autre, mais on a l'impression qu'on s'est habitué au FN." "Le FN, écrit Jean-Marie Montali dans son édito, est un parti pas comme les autres dans une élection qui nous met aussi face à ce que nous sommes : c'est-à-dire les héritiers d'une France courageuse, ouverte et généreuse. Et devant ce que nous pourrions être, le contraire..."
L'Humanité dit aussi son inquiétude à propos du score du Front national sous
la plume de Sébastien Crépel : "À mesure que le danger avance, la conscience de
celui-ci recule : c'est cela, la banalisation". "Fini la dramatisation de 2002",
note également le journal L'Opinion qui raconte que même au FN on s'étonne qu'il
n'y ait pas de manifestations monstres comme il y a 15 ans. Et le journal de
citer pour ceux qui auraient la mémoire courte, Jacques Brel : "On n'oublie
rien".
On n'oublie rien, on s'habitue c'est tout... Charlie Hebdo n'oublie rien et
Riss dans son édito rappelle ce matin qu'en 1995 le journal satirique avait
appelé à la dissolution du FN. À l'époque, un des rares politiques à avoir
soutenu cet appel s'appelait Jean-Luc Mélenchon. Mémoire courte ? Bon mot en une
du Canard Enchaîné ce matin : le problème de Mélenchon, "très brillant à l'oral,
recalé à l'aigri". Le Canard Enchaîné qui lui aussi nous rafraîchit la mémoire
et nous rappelle les mots de Jacques Chirac en 2002. "Il n'y a plus de raisons
de s'emmerder", disait-il à son entourage aux lendemains, chantants pour lui, du
21 avril. Sous-entendu, plus de raison de s'emmerder à faire campagne. "Quinze
ans plus tard, écrit le Canard, Emmanuel Macron aurait tord de se dire la même
chose. Il a bien fait d'aller boire un verre à La Rotonde car les raisons de
s'emmerder risquent fort de ne pas manquer", conclut le palmipède.
Dans Libération, Laurent Joffrin affiche, lui, un soutien critique à Macron.
"À l'électeur qui ne voit pas en lui le président de ses rêves, il faut répéter
qu'il s'agit d'abord d'éviter un cauchemar", insiste le directeur de Libé, qui
titre en une : "Hé Manu, tu redescends ?" Un titre qui ne dira sans doute rien à
ceux qui sont nés après 1990 ou qui ont la mémoire courte et ont oublié ce
sketch des Inconnus. "Hé Manu, tu redescends ?", se demande Libération. Ce n'est
pas la une de certains hebdomadaires qui va l'aider. Celle de Paris Match,
Emmanuel et Brigitte Macron dans les bras l'un de l'autre au QG dimanche soir,
"le pari réussi". La couverture des Inrocks aussi, la tête de Marine Le Pen et
ce titre : "le 7 mai elle dégage, et après on fait quoi ?"
Mais la palme revient à L'Express, Emmanuel Macron les bras en l'air, "il a
gagné", titre le magazine en gros, "son pari" écrit en plus petit en dessous.
Alors comme rien n'est jamais gagné d'avance, Le Parisien-Aujourd'hui en France
nous donne ce matin une autre leçon : "avoir la niaque ça s'apprend !" "Le mot
revient à la mode, nous dit le journal. La niaque, c'est un état d'esprit qui
permet de surmonter des difficultés et de mieux s'épanouir. Une petite action
chaque jour, une petite réussite que l'on savoure et que l'on fait partager à
son conjoint ou ses enfants". Avoir la niaque, attention ça vient de l'occitan
gnac, couper avec les dents.
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