Présidentielle américaine 2016 : Donald Trump se débarrasse de son directeur de campagne

Après plusieurs jours de débâcle, Paul Manafort a présenté sa démission vendredi 19 août à Donald Trump. Le candidat républicain a lui-même annoncé le départ de son directeur de campagne, dans un communiqué. "Paul Manafort a offert, et j'ai accepté, sa démission de la campagne. Je suis très reconnaissant de son excellent travail pour nous aider à être là où nous sommes aujourd'hui", est-il possible de lire dans le communiquer.

Le conseiller républicain avait été mis sur la touche 48 heures auparavant en raison de son implication dans une affaire de corruption en Ukraine. L'Américain est en effet soupçonné d'avoir touché une vingtaine de versements, entre 2007 et 2012, de la part de l'ancien président Viktor Ianoukovitch auprès duquel il a été consultant. Au total, la somme s'élèverait à plus de 12 millions de dollars. Pour l'instant cependant, l'enquête du Bureau national de l'anti-corruption de Kiev n'a pas établi que Paul Manafort avait réellement touché ces sommes.

Le 17 août dernier, face à la pression médiatique entourant le scandale, Donald Trump avait déjà rétrogradé son fidèle conseiller, en nommant notamment l'ancien soutien de Ted Cruz, Kellyanne Conway au poste de directrice effective de la campagne, et en créant le poste de directeur général pour le co-fondateur du site conservateur Breitbart News, Stephen Bannon.

Une campagne qui crie à l'aide

La démission de Paul Manafort pose plusieurs questions quant à la suite de la campagne du candidat républicain. Notamment la suivante : comment Donald Trump choisit-il les personnes de son entourage politique ? Car, si l'homme d'affaires a réagi rapidement afin d'empêcher le scandale ukrainien de l'empoisonner davantage, ce n'est cependant pas la première fois qu'il se débarrasse d'un proche collaborateur. Paul Manafort avait été nommé directeur de campagne en juin dernier, après que Corey Lewandowsk a été remercié.

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Ceci est donc le deuxième remaniement d'équipe en à peine plus de huit semaines. Un élément qui n'aide pas à la définition d'une stratégie stable de campagne. D'autant qu'à peine promue à son nouveau poste, Kellyanne Conway a déclaré sur Fox News que de son avis, la semaine qui venait de s'écouler "a été l'une des meilleures de la campagne, notamment grâce aux deux discours de politique" donnés par Donald Trump sur l'économie et l'international lors de ses déplacements à Detroit (Michigan) et Youngstown (Ohio). Occultant ainsi que la seconde prise de parole du candidat républicain mettait en avant des propos contradictoires. Dans l'Ohio, Donald Trump a dénoncé vivement l'intervention en Libye des Etats-Unis sous la direction de Barack Obama et Hillary Clinton, sa principale adversaire dans cette élection. Or, en 2011 lors d'un passage sur le plateau de l'émission "Good Morning America" de la chaîne ABC News, le républicain n'avait pas hésité à demander à ce que les Etats-Unis frappent la Libye afin de chasser Mouammar Kadhafi du pouvoir, évoquant une frappe "chirurgicale" pour déstabiliser le régime libyen.

À cela viennent s'ajouter les différentes sorties du candidat républicain à l'encontre notamment de la famille du soldat décédé en 2004 lors de la guerre en Irak, Humayun Khan, ou encore ses accusations contre Barack Obama, "fondateur" de Daesh. La campagne de Donald Trump s'essouffle et les ténors du parti républicain, à l'instar de Ted Cruz, Jeb Bush ou encore Mitt Romney et Hank Paulson (ancien secrétaire du Trésor), ont désavoué le candidat.  

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