Le numéro deux mondial du gros électroménager Whirlpool a annoncé mardi 24 janvier la fermeture en juin 2018 de son usine d'Amiens, comptant 290 salariés. Le groupe américain va délocaliser la production de sèche-linge à Lódz, en Pologne. RTL a pu visiter en exclusivité cette usine de 2.000 mètres carrés. Le ciel est bas, la neige recouvre les parkings. Trois énormes bâtiments se détachent dans le brouillard. Ici, depuis dix ans, les 1.200 salariés fabriquent des frigidaires et des fours. C’est l’une des trois usines Whirlpool dans le pays.
C'est le patron italien du site qui nous ouvre exceptionnellement ses portes. Fabio Pomella refuse de s'exprimer sur la fermeture de l'usine d'Amiens. Mais il confirme la nouvelle stratégie de Whirlpool. Inutile de construire un nouveau bâtiment : les chaînes, qui datent de moins de cinq ans, vont être légèrement modifiées. Le personnel sera formé, et le tour est joué. Une nouvelle génération de lave-linge à pompe à chaleur sera produite d’ici un an et demi pour fournir le marché européen. Whirlpool ne communique pas sur les coûts de production.
Le sèche-linge que vous achèterez dans deux ans en France viendra de cette usine polonaise. Le coût du voyage est visiblement moins élevé que la main d’œuvre française. Whirlpool est l'un des gros employeurs de cette ville de 700.000 habitants. Whirlpool est devenu symbole de la reconversion de Lódz après la fermeture de toutes les usines de textile, délocalisées elles aussi en Asie dans les années 2000.
Ce sont les autorités qui ont initié cette reconversion, explique un chef d’entreprise spécialisé dans les nouvelles technologies. "Les entreprises du secteur de l'électroménager ont été invitées par l'ancien maire de Lódz à venir s'installer ici. Elles ont bénéficié d'allègements fiscaux, de facilités pour acquérir du terrain et pour construire des usines, et notamment des usages financiers", affirme-t-il.
Ces aides continuent : une zone économique spéciale a été créée. Résultat : Siemens ou Bosch, concurrents directs de Whirlpool, sont également implantés à Lódz.
Il y a également des centaines d'autres entreprises étrangères : Véolia, Gillette, Dell, Philips, Hewlett-Packard. Ce qui les attire ? Le coût du travail : le smic polonais dépasse à peine les 400 euros. Mais pas seulement, veut croire Adam Pustelnik. Il occupe un poste stratégique à la mairie de Lódz : attirer les investisseurs étrangers. "S'il s'agissait uniquement des coûts, les grandes entreprises iraient s'implanter au Bangladesh, aux Philippines ou au Mexique. Ce n'est pas le cas. Aujourd'hui ce qui compte le plus ce sont les compétences, les aptitudes et le capital humain", argumente-t-il.
Lódz, qui se veut attractive pour les entreprises, est située sur un carrefour entre plusieurs autoroutes, un aéroport qui développe ses activités "cargo" et sept écoles supérieures. Objectif : devenir la vitrine de la Pologne.
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