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Nigéria : nouveau carnage de Boko Haram, au moins 150 morts
Près de 150 personnes ont été tuées mercredi lors de trois attaques perpétrées par le groupe islamiste Boko Haram. Il s'agit de la journée la plus sanglante depuis l'arrivée au pouvoir du président Muhammadu Buhari.
Boko Haram a encore frappé au Nigeria. Et le bilan est effroyable. Les trois attaques perpétrées mercredi 1er juillet par le groupe islamistes dans le nord-est du pays ont fait près de 150 morts, ce qui en fait la journée la plus sanglante depuis l'arrivée au pouvoir du président Muhammadu Buhari en avril dernier. Investi depuis le 29 mai, le président nigérian a érigé en priorité la lutte contre les insurgés affiliés au groupe État islamique.
Une cinquantaine d'islamistes présumés ont ouvert le feu vers 18h30 (19Hh0 heure de Paris) dans le village de Kukawa, proche du lac Tchadsur des fidèles qui priaient dans des mosquées du village, peu après la rupture du jeûne, en plein mois de ramadan, selon des habitants. 97 personnes ont été tuées.
Une attaque particulièrement sans pitié, puisque selon Malami Abdulkareem, un professeur d'arabe de Kukawa, "les assaillants n'ont pas épargné les enfants qui avaient entre 4 et 12 ans et qui étaient à la mosquée avec leur père". "Certains des terroristes sont restés pour mettre le feu aux cadavres, et d'autres se sont dirigés vers les maisons, et ils se sont mis à tirer dans tous les sens sur les femmes qui préparaient à manger", a raconté Babami Alhaji Kolo, un autre témoin.
Plus de 400 tués depuis un mois, 15.000 morts depuis 2009
Peu après, à une cinquantaine de kilomètres de là, dans le même Etat de Borno, des islamistes lançaient l'assaut sur deux villages voisins à la sortie de Monguno : 48 fidèles musulmans réunis pour la prière du soir ont été fusillés, et les villages ont été entièrement rasés. "Ils ont sélectionné certains hommes parmi la foule des fidèles, ils les ont réunis et ils les ont fusillés avant de mettre le feu aux deux villages, qui ont été entièrement détruits", a indiqué Mohammed Tahir, député de cette circonscription au Parlement nigérian.
En tout, plus de 400 personnes ont péri dans les violences attribuées à Boko Haram depuis un mois, selon un décompte de l'AFP. Les attaques de Boko Haram et leur répression par les forces de sécurité ont fait plus de 15.000 morts depuis 2009 au Nigeria, pays le plus peuplé et première économie d'Afrique.
Une opération militaire régionale lancée en février par le Nigeria et les pays voisins, Tchad en tête, a permis au pouvoir nigérian de reprendre possession de la quasi-totalité des localités du nord-est contrôlées par le groupe armé. Mais les attentats n'ont pas cessé pour autant.
