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Les restes de l'université de Mossoul en avril 2015
Crédit : PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Depuis des semaines, les règles se durcissent à Mossoul, deuxième ville d'Irak, prise par les membres de l'organisation de l'État islamique l'année dernière. Les jihadistes ont fait de la ville le laboratoire de leur administration : ils y décident de tout, des programmes scolaires aux horaires d'ouverture des magasins, en passant par la tenue - vestimentaire et capillaire.
Mes poils de barbe sont trop lents à pousser (...) je suis terrifié
Laith Ahmed, jeune homme de 18 ans
Dernièrement, la barbe y est devenue obligatoire, un calvaire pour les plus jeunes qui craignent de ne pas avoir assez de pilosité aux yeux du groupe État islamique. C'est le cas de Laith Ahmed, 18 ans. Dès qu'il jette un œil dans le miroir, l'angoisse le saisit. "Mes poils de barbe sont juste trop lents à pousser", se désole le jeune homme qui comme tous les habitants interrogés, ne donne pas son vrai nom de peur des représailles.
"Je suis terrifié parce qu'ils règlent violemment leurs comptes avec quiconque se rebelle ou ignore leurs instructions", avoue-t-il depuis la capitale irakienne du "califat" proclamé par l'EI. "Je travaille dans une boulangerie, ce qui veut dire que je dois sortir de chez moi chaque jour et croiser des hommes de Daech", ajoute l'adolescent, en utilisant un acronyme arabe de l'EI.
"En rasant et taillant les barbes des hommes, les coiffeurs se rendent complices d'un péché", est-il écrit sur les prospectus de l'EI, qui citent des hadiths (propos attribués au prophète) pour justifier l'interdiction de se raser. "Grâce à nos frères de la police islamique, ordre a été donné d'interdire de se raser la barbe, et les contrevenants seront arrêtés", est-il précisé.
Nadhim Ali, un chauffeur de taxi d'une trentaine d'années, n'a jamais pu se laisser pousser la barbe, ou même une moustache, sans que cela ne lui donne de terribles démangeaisons. Il a présenté des certificats médicaux à la police religieuse. Sans résultat. "Ils s'en fichent... L'un d'eux m'a prévenu que je ferais mieux de rester chez moi si je me rasais". "Alors, juste pour nourrir ma famille, je dois choisir entre être malade ou risquer le fouet", ajoute-t-il.
Pour les habitants de Mossoul, ces nouvelles lois n'auraient aucun rapport avec la religion. "On sait tous ce que Daech essaye de faire avec ces lois inacceptables sur les voiles que doivent porter les femmes et les barbes que doivent arborer les hommes", explique une professeure allant du nom d'Oum Mohamed. "Ils veulent faire de chacun un bouclier humain. À l'approche des opérations militaires pour reprendre Mossoul, ils veulent pouvoir se fondre dans la population", affirme-t-elle.
La coalition internationale mise sur pied par les Etats-Unis pour frapper les positions de l'EI en Syrie et en Irak a mené de nombreux raids autour de Mossoul, mais aucune opération terrestre sur la ville elle-même n'a encore été lancée.
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