La photo du petit Aylan Kurdi, enfant syrien échoué sur une plage turque, a fait le tour du monde. Elle a provoqué beaucoup de réactions politiques, et même une réunion en urgence jeudi 3 septembre à l'Élysée. Fallait-il cela pour que l'on s'occupe de la question des migrants. C'est l'impression que ça donne. La table ronde autour de François Hollande, avec tous les ministres concernés, n'était pas à l'agenda. Au Palais, on a beau jeu de dire que c'était prévu. On n'est pas obligé d'y croire. Ou alors c'est pour le moins une coïncidence troublante.
Le chef de l'État n'est pas le seul à avoir réagi dans la foulée cet effroyable cliché. Matteo Renzi, le président du Conseil italien, interroge ses partenaires et dit : "On ne peut pas seulement s'émouvoir, on doit se bouger". Regardez David Cameron au Royaume-Uni. La veille de la photo, il expliquait que le plus important n'était pas de prendre en charge plus de réfugiés, mais d'apporter la stabilité et la paix dans les régions en guerre. Jeudi, le Premier ministre britannique a changé de discours et s'est engagé à prendre ses "responsabilités morales".
Chez nous, à droite, même Jean-François Copé s'est ému sur son blog en plaidant pour un droit d'asile intelligent. "Ne confondons pas immigration illégale et demandeurs d'asile", dit-il. Il écrit aussi : "Je fais le pari que si la France est une chance pour eux, ils seront une chance pour la France". Vous voyez la force de l'émotion.
La photo du petit Aylan Kurdi agit comme un accélérateur de particules politiques
Alba Ventura
N'aurait-on rien fait si cette photo n'avait pas été publiée ? Ce serait injuste de dire ça. François Hollande ne s'est pas réveillé jeudi matin en voyant cette photo et en se disant qu'il devait se pencher sur ce dossier. Non, le Président est au travail, même s'il a semblé hésitant.
La semaine dernière, il était avec Angela Merkel. Bernard Cazeneuve a réuni le week-end dernier tous les ministres européens de l'Intérieur. Le ministre de l'Intérieur s'est rendu à Calais, tout comme Manuel Valls.
Ce serait quand même un faux procès de dire que cette photo a fait prendre conscience de l'horreur et de l'urgence. Cependant, elle a eu l'effet d'un coup de poing. Elle agit comme un accélérateur de particules politiques. Cette photo, très politique, n'est pas une première. On se souvient tous de de cette photo en pleine guerre du Vietnam, en 1972, de cette petite fille brûlée au napalm qui court toute nue en pleurant. Ce cliché avait fait prendre conscience de cette guerre atroce à l'opinion américaine.
La politique, ce n'est pas hors sol : c'est une affaire de construction collective, d'émotion aussi parfois. Le drame des migrants, ce ne sont pas seulement des réunions à Bruxelles ou des rapports de Frontex. Si cette photo (sans bien sûr céder à la démagogie) peut permettre de faire avancer les choses et les opinions, alors dans toute son horreur elle aura été utile.
C'est un véritable concours Lépine qui se joue à Bercy en ce moment entre Michel Sapin et Emmanuel Macron. Les deux ministres de l'Économie et des Finances se tirent le maillot dans la perspective des Journées du patrimoine qui auront lieu à la fin du mois.
Emmanuel Macron, qui avait été la vedette l'an dernier, a décidé de frapper fort. Il va rapatrier une partie des machines et des robots qui avaient été exposées à Nantes au moment de l'exposition sur la Nouvelle France industrielle. Michel Sapin, lui, a décidé de distribuer des petits pots de miel des ruches posées sur les toits de Bercy.
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