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Mexique : ils kidnappent des proches de ravisseurs pour venger un rapt
Après l'enlèvement d'une trentaine de ses habitants, la ville de San Miguel Totolapan a décidé de kidnapper à son tour des collaborateurs des ravisseurs.
Des hommes armés au Mexique (illustration)
C'est l'impuissance des forces de l'ordre qui a motivé leur geste. Dans l'État mexicain de Guerrero, gangrené par le narcotrafic depuis de nombreuses années, les enlèvements sont également devenus légions. Pour y faire face, les habitants d'une ville ont donc décidé d'y recourir à leur tour.
L'histoire, rapportée par le quotidien mexicain Milenio et repérée par Le Monde, se déroule le 17 novembre à San Miguel Totolapan. Ce jour-là, des hommes armés enlèvent une trentaine d'habitants et la police recherche Los Tequileros, le gang soupçonné du méfait. Mais presque un mois plus tard et une évidente absence de résultats, les habitants perdent patience et se saisissent eux-mêmes du problème. Ils forment le Grupo de autodefensa de vecinos de San Miguel Totolapan et prennent les armes.
Pour répondre aux criminels, la milice citoyenne kidnappe 18 personnes, parmi lesquelles la mère d'El Tequilero, le chef des kidnappeurs. Pour expliquer leur action et s'adresser aux ravisseurs, les habitants de San Miguel Totolapan utilisent Internet en y publiant des vidéos.
Un échange réclamé
Sur l'une d'elles, on voit Yadira Guillermo García, l'épouse d'un homme enlevé le 17 novembre. Elle s'adresse au gouverneur de l'État, Héctor Astudillo Flores, lui imputant la "responsabilité" de la montée de la violence dans le Guerrero. Surtout, elle s'adresse aux criminels en question : "Contre la vie de mon époux, nous vous donnerons votre maman. Mais je le veux sain et sauf", propose-t-elle à El Tequilero.
Une autre vidéo montre des membres du Grupo de autodefensa de vecinos de San Miguel Totolapan. Visages masqués et armes à la main, ils font part de leur crispation, affirmant ne plus vouloir que leur État et leur ville soient "un cimetière, un puits de larmes de veuves, d’orphelins et de mères qui perdent leurs enfants."
Face à l'escalade de violence qui se profile, le gouverneur du Guerrero a décidé d'envoyer 200 policiers et soldats à San Miguel Totolapan pour négocier avec les habitants. Les citoyens enlevés par le gang sont eux toujours recherchés et la situation reste extrêmement sensible.
