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Meurtre de Kim Jong-Nam : le procès des tueuses va commencer

REPLAY - Vendredi 16 juin, deux femmes comparaîtront en Malaisie pour avoir assassiné le demi-frère du dictateur nord-coréen.

Le demi-frère de Kim Jong-un a été empoisonné le 13 février 2017 en Malaisie
Crédit : AFP / Archives, JUNG YEON
Loïc Farge
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Si vous avez vu ces images, en février dernier, vous ne pouvez pas les avoir oubliées. Car désormais les assassinats, même ceux qui ont l'air de dater d'une autre époque (la Guerre froide), peuvent être filmés. Sur la vidéosurveillance de l'aéroport de Kuala Lumpur, dans le terminal d'embarquement low-cost, on voit les deux jeunes femmes s'approcher de leur proie. Ça dure quelques secondes. L'une d'elles porte - on n'oserait pas l'inventer - un tee-shirt "LOL" ("Mort de rire", en français). Elle arrive dans son dos et lui frotte vigoureusement le visage avec un mouchoir.

Attablés à un restaurant à proximité, quatre hommes (des Nord-Coréens) assistent à l’assassinat au poison, puis s'empressent d'embarquer dans un avion. Quelques jours plus tard, en empruntant tous les quatre des itinéraires différents, ils atterrissent à Pyongyang. Intouchables. Les deux jeunes femmes, les seules que la justice malaisienne a réussi à rattraper, savaient-elles qu'elles avaient dans ce linge du VX, une version de gaz sarin tellement mortel qu'il a été classé "arme de destruction massive" par l'ONU ?

Mata Hari low-cost ?

Savaient-elle que leur cible n'aurait que quelques minutes à vivre ? Que Kim Jong-nam, le demi-frère du dictateur joufflu, allait mourir dans une ambulance ? Sont-elles, elles aussi, des espionnes payées par Pyongyang, des Mata Hari low-cost ? Ou bien sont-elles des marionnettes, à leur tour, victimes de stratagèmes diaboliques du dernier régime totalitaire du monde ?

Autant de questions essentielles auxquelles on n'a pas de réponse, à la veille de leur comparution. C'est pour cela que le procès qui va s'ouvrir sera précieux. Les profils des deux jeunes femmes, âgées de 25 et 28 ans, ne collent pas à aux agents auxquels Pyongyang nous a habitué. D'abord, elles ne sont pas nord-coréennes. L'une est vietnamienne ; l'autre, indonésienne. Elles sont originaires de milieux pauvres et ruraux, immigrées en Malaisie. Tout indique qu'elles évoluaient dans l'industrie du sexe.

Devant leurs juges, elles devraient à nouveau expliquer qu'elles croyaient participer à une caméra cachée pour la télé, qu'elles se sont fait piéger. À l'inverse, la police de Kuala Lumpur affirme qu'elles s'étaient entraînées à maintes reprises pour être sûres de tuer et qu'elles ont eu "des contacts réguliers avec des agents coréens". Entre ces deux scénarios, les meilleurs spécialistes de la Corée du Nord, Sébastien Falletti ou Antoine Bondaz, ne tranchent pas.

Édouard Philippe a peut-être suivi le dossier

La Corée du Nord qui laisse des agents se faire prendre par l'ennemi après une opération sans qu'ils se suicident, c'est du jamais vu. Il y aurait donc une forme de revendication de la part du dictateur Kim Jong-un, qui "veut rappeler au monde une menace qu'on oublie", analyse Antoine Bondaz du Centre de recherches internationales (Ceri) : la Corée du Nord dispose du troisième stock d'armes chimiques mondial".

Ces deux suspectes en procès pourraient-elles être à leur tour éliminées, si elles se mettent à parler ? Disons que les gilets par-balles prévus pour elles pour se rendre au tribunal ne seront pas superflus. Surtout si elles dévoilent les commanditaires. D'un autre côté, devant la justice malaisienne, elles risquent la peine de mort par pendaison.

Depuis l'assassinat, les membres de la famille de Kim Jong-nam ont également enregistrés le message. Ils se savaient menacés. Désormais, ils se terrent. Notamment le fils aîné, le jeune Han Sol. Où ? En Asie, vraisemblablement. Le premier ministre Édouard Philippe a peut-être suivi le dossier de près. Ces trois dernières années, le neveu du dictateur, étudiant à Sciences-Po au Havre, était protégé par les services français, dans la ville du premier ministre. Jusqu'à l’automne dernier.

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