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Des Marocains manifestent après les condamnations à des peines de prison pour les leaders du mouvement "Hirak", mercredi 27 juin
Crédit : AFP
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La colère gronde dans les rues de Rabat. La cause ? Les lourdes condamnations des leaders et autres manifestants du mouvement "al Hirak", qui a agité le Maroc en 2016 et 2017. Son meneur, Nasser Zefzafi, et trois de ses compagnons de révolte, ont été condamnés mardi 26 juin à Casablanca à 20 ans de prison pour "atteinte à la sécurité de l'État". 49 autres personnes ont écopé de peines comprises entre un et quinze ans de réclusion. Ils risquaient, au pire, la peine de mort.
À l'issue du verdict, leurs proches ont quitté le tribunal en criant leur colère et en scandant "vive le Rif", en référence à la région historiquement frondeuse et marginalisée du nord du Maroc, qui a vu naître en 2016 "al Hirak", le mouvement contestataire mené par Nasser Zefzafi. Depuis, une pétition lancée sur Internet pour "une loi d'amnistie générale des citoyens condamnés dans les procès du #Hirak #Rif", a enregistré 2.900 signatures en quelques heures.
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Ce mouvement "al Hirak" a démarré à la suite d'une indignation générale à l'automne 2016 dans la ville al-Hoceïma. Le 28 octobre de cette année, un vendeur de poisson est mort accidentellement broyé dans une benne à ordures en essayant de récupérer sa marchandise illégale, confisquée par les autorités. La scène a été filmée et publiée. Le choc s'est vite répandu dans le pays.
Si les manifestations avaient déjà commencé quelques semaines avant pour dénoncer les "conditions précaires que vit le Rif", selon la charte des revendications, dont l'état des routes et les mauvaises infrastructures, la mort choquante du pêcheur d'une trentaine d'années a réellement enclenché la contestation.
On peut lire dans ce texte que le Rif "ne dispose que de quelques écoles, collèges et lycées" et manque d'universités. "Une fois le baccalauréat obtenu, les élèves doivent chercher des inscriptions dans d'autres régions du Maroc en engageant des dépenses exorbitantes".
Sur le thème social, ils réclament aussi davantage d'infrastructure de santé, ou l'achèvement de certains travaux concernant des hôpitaux. Des thèmes aussi culturels, comme la construction d'un musée, ou environnementaux pour défendre le secteur forestier, font partie des revendications.
La région faisait aussi face à un blocus économique dont la levée a été demandée par les manifestants, selon Tel Quel, un hebdomadaire marocain qui rapporte également la colère contre "la corruption généralisée".
Des réclamations par secteur, et notamment celui de la pêche qui "connaît une détérioration et une corruption généralisée". Selon le mouvement "al Hirak", il faut "examiner avec sérieux et responsabilité les problèmes des petits pêcheurs", en référence au pêcheur décédé dans la benne. Sont aussi concernés les secteurs agricole, de l'emploi, de l'administration...
Le mouvement demandait des investigations approfondies sur les conditions de la mort du vendeur de poisson, et qu'elles soient dévoilées rapidement, selon l'hebdomadaire marocain. Ainsi que la libération des prisonniers politiques du Rif.
Mais aussi l'annulation d'un décret du roi du Maroc, appelé dahir, datant de 1958 et qui a fait al-Hoceïma une zone militaire. Une demande symbolique.
En mai 2017, Nasser Zefzafi avait interrompu le prêche d'un imam ouvertement hostile au mouvement dans une mosquée d'al-Hoceïma. À la suite de cet affront, il a été arrêté au printemps 2017.
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