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Mariage gay en Irlande : l'Église voit un défi à relever
Alors que 62% des Irlandais ont voté "oui" au référendum sur le mariage gay, le quotidien du Vatican a reconnu la défaite de l'Église.
Après la victoire écrasante des partisans du mariage gay en Irlande, le "oui l'emportant à 62%, l'Église n'émet pas d'"anathème" , mais reconnait dans celle-ci un "défi" et une "défaite", a relevé ce lundi 25 mai le quotidien du Vatican, l'Osservatore Romano, au lendemain du référendum.
"Il n'y a pas d'anathème, plutôt un défi à relever de la part de toute l'Église", écrit l'Osservatore, alors que le Vatican et le pape n'ont pas réagi officiellement à cette consultation électorale. "Une grande partie des commentaires du monde ecclésiastique analysent avec lucidité le résultat, en reconnaissant la réalité des faits, et même la distance, dans certains domaines, entre la société et l'Église", ajoute-t-il. "La marge entre les oui et les non est trop large pour ne pas accepter la défaite : elle résulte de la forte participation et notamment de celle des jeunes", observe le journal du Vatican.
"Trouver un nouveau langage"
Après la victoire des pro-mariage gay, l'archevêque de Dublin, Diarmuid Martin, a réagi en affirmant que l'Église devait désormais "ouvrir les yeux", "trouver un nouveau langage". Il s'est "réjoui" du bonheur "que les gays et lesbiennes doivent ressentir en ce jour", reconnaissant que l'Église n'avait "pas toujours été respectueuse" des aspirations de chacun.
Cité par l'Osservatore Romano, le cardinal dominicain Georges Cottier, ancien théologien de la Maison pontificale, a jugé qu'on ne peut comprendre une telle victoire du oui "sans prendre en considération le scandale de la pédophilie qui a bouleversé l'Église irlandaise". "C'est la réponse des gens à ce qui s'est passé ces dernières années", a-t-il estimé.
Usant d'un langage tolérant, le pape François a appelé les catholiques à "ne pas juger" les homosexuels "qui cherchent sincèrement" Dieu. Néanmoins, il s'est aussi référé au catéchisme de l'Église catholique qui continue à décrire l'acte homosexuel comme "désordonné".
