Alors que l’investiture d'Emmanuel Macron se prépare pour dimanche 14 mai, Angela Merkel, la chancelière allemande, s'approche d’une élection cruciale. Ce même jour auront lieu les élections locales de Rhénanie-Westphalie, la région allemande la plus peuplée du pays. C'est la troisième élection régionale consécutive. Trois scrutins qui sont comme autant de répétitions générales des élections nationales, à l’automne, où Merkel va remettre en jeu son mandat de chef du gouvernement.
La chancelière a des chances de l'emporter. Son parti, la CDU, a déjà gagné les deux précédentes. Il est possible qu'il remporte aussi celle de dimanche, dans un fief de l'opposition sociale-démocrate. Ce serait de bon augure pour l'automne. Merkel rempilerait alors pour quatre ans, alors qu'elle est déjà au pouvoir depuis 2005. Quand elle rencontrera Macron, dans quelques jours, ce sera le quatrième président français avec lequel elle travaillera.
Cette longévité s'explique d'abord par la faiblesse de son challenger du SPD, Martin Schulz. Ensuite par la bonne santé de l'économie allemande, avec la disparition du chômage. Et même la crise des immigrés, qui lui avait coûté cher, lorsqu'elle avait ouvert grand les portes du pays, semble s’apaiser. L'Allemagne a digéré avec une apparente facilité de flot démographique considérable (plus d'un million de personnes). D'ailleurs, le parti d'extrême droite, l'AFD, s'enfonce dans les sondages, à cause d'erreurs de stratégie qui ont déclenché des rivalités de personnes, un peu comme au Front national. La marée populiste semble endiguée là-bas.
Macron et Merkel peuvent bien s'entendre et travailler ensemble. Ils ont des idées très voisines en matière économique, et sur la construction européenne. Mais on a quand même entendu Merkel appeler la France à davantage de discipline budgétaire, comme un avertissement à Macron. Il ne faut pas accorder trop d'importance à cela. Merkel fait de la politique intérieure. C'est en réalité à sa propre majorité qu'elle parlait, en lui indiquant qu'elle n'abandonnerait pas le rôle de gardien des équilibres budgétaires. Que l'Allemagne resterait vigilante, en un mot.
C'était, bien sûr, une façon de consolider sa position à la veille d'échéances électorales, en remettant sous sa bannière les conservateurs de son parti, qui ont toujours peur d'avoir à payer les dépenses des autres pays, et en particulier celles des Français. Mais sur le fond, tout le monde sait bien qu'après une élection présidentielle où le Front national a fait un tiers des voix, on ne va pas chercher la France pour un chiffre après la virgule. Ça serait prendre le risque de tendre à nouveau le ressort politique contre l'Europe, qui n’en a pas besoin.
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