Au lendemain d'un nouvel échec des négociations sur la poursuite du financement du pays, les rapports entre la Grèce et l'Union européenne et le FMI semblent au bord de la rupture. "On est à la limite du temps disponible pour sauver la situation", a confié une source européenne à l'AFP. La Grèce doit en effet rembourser le 30 juin prochain 1,6 milliard d'euros de prêts du FMI. Sans le dernier versement d'aide de 7,2 milliards d'euros, elle risque fort de ne pouvoir honorer ses dettes.
Suspendu depuis l'été dernier, ce dernier versement d'aide est lié à un accord avec les créanciers sur une série de réformes que doit mener la Grèce. Or, la politique promise par Alexis Tsipras avant son arrivée au pouvoir en janvier ne correspond pas à ce qu'exige le FMI et l'UE, et ce dernier a récemment rejeté le plan "absurde" de réformes de ses créanciers.
La séance de négociations organisée ce week-end à Bruxelles était vue comme une "dernière tentative" pour "trouver une solution avec le Premier ministre" grec. Étaient réunis des négociateurs grecs proches d'Alexis Tsipras, le chef de cabinet du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, Martin Selmayr, des représentants du MES, le fonds de soutien de la zone euro. Mais "les Grecs sont venus les mains dans les poches", a estimé, amère, une source proche des négociations. "Ils ont un seul leitmotiv: avoir une négociation politique", a-t-elle ajouté, c'est-à-dire dans le cadre d'un sommet européen, dont le prochain est programmé fin juin.
Les discussions se sont conclues ce dimanche 14 juin au bout de 45 minutes seulement, sans l'ombre d'un accord, en raison de "divergences importantes" qui subsistent entre les deux parties. "Les propositions grecques restent incomplètes", a insisté un porte-parole de la Commission, indiquant qu'il manque "jusqu'à deux milliards d'euros" d'efforts budgétaires annuels pour qu'Athènes obtienne l'aide financière qui peut lui éviter l'asphyxie. Le patron de la Commission européenne avait pourtant redoublé d'efforts pour tenter d'arracher un accord, après avoir rencontré plusieurs fois dans la semaine Alexis Tsipras.
Le principal point sur lequel se focalisent les négociateurs est le niveau de l'excédent budgétaire primaire (calculé hors du service de la dette), dont dépend le montant des économies ou des recettes supplémentaires à réaliser en Grèce. Les créanciers demandent qu'il atteigne 1% cette année. Athènes a laissé entendre qu'il pouvait concéder 0,9% d'excédent pour 2015, mais refuse une baisse des salaires ou des retraites ou des augmentations de la TVA sur l'électricité.
Or,
pour le FMI, il est impossible d'atteindre un tel excédent sans réforme
des retraites et hausse de la TVA, a rappelé son chef économiste,
Olivier Blanchard, tout en invitant les Européens à faire un geste sur
la dette grecque. Un accord sur la Grèce nécessitera des "décisions
difficiles" de la part des autorités d'Athènes mais également de la part
des Européens, a écrit ce dernier sur son blog.
Les Européens se
refusent à envisager un allègement de la dette grecque, réclamé par
Athènes, et se concentrent uniquement dans l'immédiat sur les réformes
censées ramener le pays sur les rails. "Nous voulons aider la Grèce et
la maintenir dans la zone euro. Cependant, non seulement le temps
commence à manquer, mais partout en Europe, la patience également", a
déclaré le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel (social-démocrate).
"À travers toute l'Europe, il y a le sentiment croissant que ça
suffit!", a-t-il martelé dans des commentaires cités par Bild.
À Athènes, on a imputé l'échec des négociations aux réclamations "irrationnelles" des créanciers, en particulier du FMI, accusé d'avoir une position "intransigeante et dure". Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis estime toutefois dans les colonnes de Bild qu'un accord reste possible. "Un accord peut être conclu en une nuit. Mais la chancelière (allemande Angela Merkel) doit être là". Le gouvernement du Premier ministre Alexis Tsipras veut éviter un Grexit, une sortie de la Grèce de la zone euro, a assuré le ministre au quotidien allemand. "Je considère que le Grexit n'est pas une solution sensée, mais tout ne peut pas être exclu, de même que je ne peux pas exclure qu'une comète touche un jour la Terre", a-t-il dit.
Les rencontres reprendront ce jeudi dans le cadre de l'Eurogroupe, le cénacle des ministres des Finances de la zone euro, en présence de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.
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