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La France craint moins que l'Allemagne les effets des sanctions contre la Russie
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C'est à qui paiera le plus cher. L'Union européenne et les États-Unis ont décidé d'alourdir à nouveau les sanctions contre la Russie, qu'ils accusent de continuer à déstabiliser l'Ukraine en soutenant les rebelles séparatistes.
Mais l'Europe redoute la riposte russe, car les 28 États membres représentent près de 40% des échanges commerciaux de la Russie, tandis que les États-Unis ne comptent que pour 2%. Les États membres ne seront pas tous touchés de la même manière, ni avec la même intensité, par les effets des sanctions contre la Russie, et sa riposte.
L'Allemagne plus interdépendantes avec la Russie que la France
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La réponse de Moscou ne s'est pas faite attendre : les sanctions prises par Bruxelles "auront inéluctablement pour résultat une hausse des prix sur le marché de l'énergie en Europe", a averti le ministre des Affaires étrangères russes. Avec 78% des importations de l'UE concernant l'énergie, ces menaces sont loin d'être anecdotiques.
"Parmi les grands pays européens, l'Allemagne est la plus exposée au risque russe", affirme Holger Schmieding, économiste en chef de la banque Berenberg. Premier partenaire commercial de la Russie jusqu'en 2007, Berlin importe aujourd'hui 40% de son gaz de Moscou. Au contraire, la France n'importe que 14% de gaz russe.
Le volume de exportations allemandes vers la Russie représentait près de 30 milliards d'euros en 2013, contre 6 milliards pour la France. Avec les sanctions, Berlin accuse depuis janvier une baisse de 14% de ses exportations, qui touche particulièrement l'industrie des machines-outils. Même Adidas a dû revoir ses prévisions de bénéfices à cause d'une baisse de ses ventes en Russie, un marché d'un milliard d'euros.
Moscou ne bluffe pas. L'embargo sur le porc européen imposé depuis janvier dernier a déjà touché les élevages d'Europe de l'Ouest. En Bretagne, les prix ont chuté de 10%.
Vladimir Poutine a également menacé de limiter ses importations de fruits en provenance de l'UE, ce qui inquiète particulièrement les producteurs de pommes et de poires belges. Leurs exportations vers la Russie représentent 160 millions d'euros chaque année.
La menace du gaz n'est pas non plus anodine, car un grand nombre de pays européens sont extrêmement dépendants des exportations russes. La Bulgarie, la Finlande et la Slovaquie, entre autres, importent 100% de leur gaz de Russie. Cependant, le budget russe repose pour une large moitié sur ses ventes d'hydrocarbures. Ne pas honorer un contrat signifierait donc une perte de revenus significative.
Le Royaume-Uni et l'Allemagne seraient particulièrement pénalisés si la Russie décidait de retirer ses investissements d'Europe. De plus, les banques européennes détiennent les trois quarts des créances bancaires russes, dont 20% rien que pour la France. Le risque de défaut de paiement inquiète.
À Londres, La City n'a pas hésité à s'adresser directement au gouvernement britannique pour le mettre en garde contre les sanctions contre les oligarques, qui y sont très nombreux.
L'Union européenne est divisée sur les mesures à prendre contre la Russie, chaque État membre souhaitant préserver son économie nationale. Si la Russie a beaucoup à perdre dans les sanctions, elle peut aussi compter sur un son marché avec les pays émergents, notamment la Chine.
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