Lors d'un discours officiel, Li Keqiang a promis dimanche 5 mars aux Chinois de mener une guerre sans merci pour retrouver le "ciel bleu". Il s’agit, bien sûr, de lutter contre la pollution croissante qui asphyxie les villes de la côte orientale du pays, et Pékin tout particulièrement. Cet hiver, la capitale du pays a connu plusieurs journées d’alerte rouge en matière de pollution, qui ont nécessité des mesures de calfeutrage des habitants et la fermeture des écoles.
Le coût de la pollution, évalué par les organismes internationaux, représente désormais plusieurs centaines de milliards de dollars chaque année. Sans compter les problèmes de santé que rencontrent les citadins, qui font désormais de Pékin l’une des villes au monde les moins attractives.
Comment vont-ils faire pour nettoyer le ciel ? "À la chinoise". En Chine, tout commence toujours par des discours. Celui-ci a été prononcé à la grande messe annuelle de l'assemblée populaire, qui se déroule au mois de mars et qui fixe les priorités pour l’économie chinoise. Le premier ministre a annoncé qu’on allait désormais sanctionner durement les entreprises qui polluent au mépris de la réglementation, pour faire des exemples, qui seront largement relayés par la presse.
Le régime pseudo-communiste a toujours besoin de "méchants" qu’il faut pointer du doigt. Jusqu'ici, c’était ceux que l’on appelle les "corrompus", c’est-à-dire les entrepreneurs trop riches pour avoir été honnêtes ou les officiels qui monnayent leurs faveurs. Désormais, ce seront les pollueurs. En général, les comportements changent très vite quand une campagne de ce type est lancée. Les Chinois comprennent parfaitement le message.
Mais cela peut-il suffire ? Non. Mais le gouvernement vient de décider aussi qu’il allait ralentir la production de ces géants industriels, les combinats de la sidérurgie et du charbon, qui produisent en dépit du bon sens, même sans clients, et qui ont accumulé des surcapacités considérables dans les années récentes. Ils polluent évidemment énormément.
L’autre enjeu, c’est l’énergie. Le charbon fournit toujours 62% de l’énergie utilisée en Chine, soit pour le chauffage, soit pour la production d’électricité, même si la part baisse d’année en année au profit d’énergie plus propre. Cette année, trois millions de foyers passeront du chauffage au charbon au gaz ou à l’électricité, a indiqué le premier ministre.
Reste encore les voitures, qui sont une source de pollution considérable. L'année dernière, les Chinois ont acheté 30 millions de véhicules neufs (c’est quinze fois plus qu’en France), et cela compte pour le tiers du marché mondial. Mais là encore, en silence, l’avenir se prépare.
Le pays est en train de mettre les bouchées doubles pour devenir le premier industriel mondial de la batterie électrique, grâce à des entreprises qu’elle est en train de faire grandir, comme CATL et ses 20.000 salariés, ou BYD, à Shenzhen, dans le sud du pays, qui est le plus gros fabricants mondial de véhicules électriques.
Retrouver le ciel bleu, ce sera bien sûr l’affaire de plusieurs années pour les Chinois. Mais la volonté politique est manifeste, et dans une économie aussi dirigée que la Chine, cela fait beaucoup. Le paradoxe, c’est que la Chine se met au vert juste au moment où les États-Unis, sous la présidence Trump, semblent au contraire se détourner des préoccupations écologiques, et considérer que le réchauffement climatique n’est qu’un mensonge inventé par les Chinois pour pénaliser l’économie américaine.
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