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"L'Europe est fatiguée", selon le pape François

Le pape qui se voit reprocher sa négligence envers l'Europe, a estimé que le continent était "fatigué".

Le pape François à Rome, le 16 juin 2014.
La rédaction numérique de RTL & AFP
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"L'Europe est fatiguée. Elle a renié ses racines et nous devons l'aider à les retrouver". Le verdict du pape est sans appel. Alors qu'il s'était vu reprocher d'avoir négligé l'Europe, il a longuement évoqué le continent ces derniers jours et a choisi de visiter un des pays les plus marginalisés, l'Albanie. Alors qu'invité par divers chefs d'Etat et de gouvernement européens, il n'avait jusque là pas programmé de voyage sur le Vieux continent, même pas devant les institutions européennes. C'est l'Albanie qui a été choisie, à la surprise de tous. Il s'y rendra en septembre.

"L'Europe est fatiguée. Elle a renié ses racines et nous devons l'aider à les retrouver", a par ailleurs lancé dimanche 15 juin le pape devant la Communauté de Sant'Egidio, après avoir écouté les difficultés d'une femme de 90 ans, d'un chômeur de 28 ans, d'un Rom et d'un réfugié afghan. 

Depuis son élection en mars 2013, le pontife argentin a peu évoqué l'Europe et ses racines chrétiennes, contrairement à son prédécesseur allemand Benoît XVI, qui était obsédé par l'oubli de l'histoire chrétienne dans le Vieux Continent.

Le pape se rendra en Albanie, "à la rencontre des périphéries"

Dans l'avion qui le ramenait de Jérusalem, au lendemain des élections européennes, le pape avait admis n'avoir pas eu le temps de s'informer sur les résultats. Jorge Bergoglio a donné l'impression aux Européens -- y compris à ses évêques majoritaires dans l'Eglise par rapport aux autres continents -- que l'Europe était passée au second plan au profit du Nouveau monde. Toutefois, depuis son retour du Proche-Orient, le 26 mai, il a évoqué l'Europe au moins cinq fois. Une décision soigneusement pesée, comme tout ce que fait Jorge Bergoglio.


Le pape ira à Tirana "à la rencontre des périphéries", a relevé son porte-parole, le père Federico Lombardi. C'est un pays très pauvre, d'émigration, candidat à l'Union européenne et qui a connu la plus forte persécution religieuse. Le régime communiste d'Enver Hodja avait proclamé la petite république "l'unique pays athée au monde". Aujourd'hui, la religion renaît, y compris le culte catholique, dans ce pays à majorité musulmane, dont étaient originaires les parents de Mère Teresa.

François veut montrer à l'Europe qu'elle retrouvera ses racines dans l'ouverture aux autres, pas dans un repli identitaire

Sébastien Maillard, vaticaniste

Le pape conçoit l'Europe comme une terre accueillante, s'opposant à la xénophobie. Il a parlé de "nouveaux Européens" à propos des migrants qu'il avait déjà défendus en juillet 2013 sur l'île italienne de Lampedusa. En accueillant et apprenant à connaître les immigrants, "cela nous rajeunit", a-t-il lancé dimanche.

Selon Sébastien Maillard, vaticaniste, spécialiste de l'Europe pour le quotidien La Croix et auteur du livre "Qu'avons-nous fait de l'Europe?", (éd. Salvator) "François veut réveiller l'Europe, en lui montrant qu'elle retrouvera ses racines dans l'ouverture aux autres, pas dans un repli identitaire".

Les Français "ne peuvent que se sentir visés" par les propos du pape

"Les Francais, emblématiques aujourd'hui de cette fatigue, ne peuvent que se sentir visés", ajoute Sébastien Maillard à l'AFP. 

Le pape a évoqué "la culture du déchet" qui affecterait selon lui l'Europe. "Il suffit de penser au taux de natalité en Europe", a-t-il dit, avant d'évoquer le rejet des personnes âgées "avec ces attitudes derrière lesquelles se trouve une forme d'euthanasie cachée". "La crise est tellement grande que l'on rejette aussi les jeunes, il suffit de penser aux 75 millions de jeunes de moins de 25 ans qui n'ont ni travail ni formation, cela se passe aujourd'hui dans cette Europe fatiguée", a-t-il ajouté sur un ton en forme de réquisitoire.

S'il a mis sans cesse l'accent depuis un an et demi sur la crise de la famille, François a peu évoqué, même indirectement, des sujets de société délicats comme le mariage gay.

Dans une interview vendredi au quotidien catalan La Vanguardia, il a lancé par contre une mise en garde remarquée aux Européens contre la tentation du repli et du séparatisme: "toute division me préoccupe: il faut étudier au cas par cas. L'Ecosse, la Padanie, la Catalogne? Il doit y avoir des cas qui seront justes et d'autres qui ne sont pas justes, parce que la sécession d'une nation sans un antécédent d'unité forcée, c'est quelque chose qu'il faut prendre avec des pincettes".

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