Israël : dans le sud de la bande de Gaza, la désolation après les bombardements

REPORTAGE - L'aviation israélienne pilonne la bande de Gaza depuis trois jours. À Khan Younès, cité qui héberge plusieurs milliers de réfugiés palestiniens, les bombardements ont laissé place à la désolation.

Depuis trois jours, Israël pilonne la bande de Gaza

Crédit : AFP

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L'escalade belliqueuse se poursuit entre Israël et le Hamas. Le bras de fer a encore franchi une étape ce jeudi 10 juillet. Trois violentes explosions ont secoué Jerusalem dans l'après-midi. Deux roquettes ont été interceptées au dessus de la ville sainte. Deux autres se sont abattues en Cisjordanie.

Le Conseil de sécurité de l'ONU tient une réunion d'urgence et appelle à un cesser-le-feu immédiat. Depuis trois jours, l'aviation israélienne pilonne la bande de Gaza pendant que le Hamas tire roquette sur roquette. L'offensive aérienne a déjà fait plus de 80 morts côté palestiniens.

Khan Younès, dans le Sud de la bande de Gaza, est l'une des zones les plus touchées par les frappes. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un bombardement a causé la mort de huit personnes dont deux femmes et cinq adolescents. Dans ce camp de réfugiés aux ruelles étroites, l'explosion de la maison El Hadj a provoqué de gros dégâts tout autour. Une dizaine de bâtisses sont très endommagées.

Le Hamas invite les habitants aux funérailles

Fathi marche sur les décombres de la maison. Il ne reste qu'un tas de gravas, de la poussière et quelques objets écrasés sous la structure. Tout le quartier s'est rassemblé pour constater les dégâts. Fathi a du mal à réaliser. "On était assis dans la maison. Il était 1 heure et demi du matin. D'un coup, un F16 a lancé sur la maison de mon voisin. Personne n'a pu évacuer à temps. Ils sont tous morts. Tous les huit", témoigne-t-il.

Chez Kamal, un autre voisin, la façade et les vitres ont été soufflées. Ce soir, lui et sa famille se retrouvent à la rue. "Je ne sais pas où aller. C'est un cauchemar. Je n'arrive pas à réaliser ce qui nous arrive. Les Israéliens disent qu'on est du Hamas mais ce n'est pas vrai. Ils ont visé des maisons où étaient des civils. C'est tout", confie-t-il.

Érigée en martyrs par les Palestiniens, la famille El Hadj sera enterrée dans la soirée à Khan Younes. En attendant, le Hamas passe justement dans la rue pour appeler les habitants à assister aux funérailles. Dans un micro, un militant récite un à un les noms des huit victimes.