Grèce : "La modération est la meilleure des choses", rappelle Olivier Mazerolle

Il faut espérer un accord entre l'Europe et la Grèce. C'est toujours au bord du gouffre que l'on retrouve l'usage de la raison. Jusqu'ici, tout a beaucoup tangué, surtout avec le ministre grec de l'économie Yanis Varoufakis, qui surjoue la ressemblance virile avec Bruce Willis, et qui a menacé de casser la figure au président hollandais de l'Eurogroupe. Mais il y a aussi le premier ministre Alexis Tsipras, plus dans le style de George Clooney, râleur chez lui mais séducteur à l'extérieur. Il ne veut pas casser avec la zone euro, car il sait que cela coûterait cher à son pays. 

Tsipras pense que tout en respectant les exigences des la zone euro il lui reste de quoi mettre en oeuvre quelques unes, au moins, de ses promesses électorales c'est cette liste qu'il doit donner aujourd'hui pour que les européens donnent, ou pas, leur accord à la poursuite du plan d'aide. On sent bien que tout le monde est à la recherche du point d'équilibre.

Berlin et Athènes doivent trouver des points d'accord

Avec toutes les aides et prêts à taux réduits, les Grecs ne peuvent pas sans arrêt hurler au charron. Les Grecs ont quelques arguments à faire valoir. Par exemple, leur budget est largement excédentaire. Et à l'inverse de ses prédécesseurs, qui étaient très liés aux milieux d'affaires et à l'église, il est libre de ce genre de contraintes.

Les Grecs n'ont pas voté contre l'Europe, mais contre leur gouvernement qui épargnait le poids de l’austérité aux plus riches, champions olympiques de la fraude. Six siècles avant Jésus-Christ, le sage Cléobule, natif de la ville de Lindos au sud de l'île de Rhodes, disait : "La modération est la meilleure des choses". C'est toujours valable aujourd'hui, et devrait être compris à Athènes et Berlin.