En moins de deux jours, Giorgos Chatzifotiadis est devenu le symbole malheureux d'une Grèce en proie à une grave crise économique et diplomatique. Immortalisé en larmes vendredi alors qu'il se trouvait à l'extérieur d'une agence de la Banque nationale (Bng) de Thessalonique, dans le nord du pays, assis à même le sol, en larmes, son livret d'épargne et sa carte d'identité par terre, ce retraité de 77 ans a fait le tour des réseaux sociaux, le tweet de l'AFP ayant été retweeté plus de 2.000 fois.
"Je ne peux pas supporter de voir mon pays dans cette misère. C'est pour
ça que j'étais abattu, plus que par mon problème personnel" a-t-il expliqué ce samedi à un correspondant de l'AFP.
Je ne peux pas supporter de voir mon pays dans cette situation. L'Europe, comme la Grèce, ont fait des erreurs. Nous devons trouver une solution
Giorgos Chatzifotiadis
Aux prises avec le service minimum imposé aux banques cette semaine, alors que la Grèce est officiellement en défaut de paiement après n'avoir pas remboursé les 1,5 milliards d'euros qu'elle devait au FMI avant le 30 juin, Giorgos Chatzifotiadis raconte que ce vendredi, il avait successivement tenté trois banques fermées pour récupérer une partie de la pension de sa femme, qui souffre de problèmes de santé. Or seules quelques banques ont ouvert cette semaine en Grèce, uniquement pour les retraités, des files d'attentes immenses se formant devant les établissement. Les autres établissement sont fermés jusqu'à mardi dans el cadre d'un contrôle des capitaux. Lorsqu'à la quatrième banque, ouverte celle-là, "on m'a dit que je ne pouvais obtenir l'argent, je me suis effondré", a-t-il poursuivi sans préciser la raison de ce refus.
Lui et sa femme, comme beaucoup de Grecs du nord du pays, ont travaillé plusieurs années en Allemagne. C'est depuis ce pays, que les Grecs critiquent fréquemment pour son intransigeance à leur égard, qu'est d'ailleurs virée la retraite de sa femme. "J'y ai travaillé très dur dans une mine de charbon et dans la fonderie", explique le septuagénaire. Aujourd'hui, "je croise mes concitoyens mendiant quelques centimes pour acheter du pain. je vois les suicides qui augmentent. Je suis une personne sensible. Je ne peux pas supporter de voir mon pays dans cette situation. L'Europe, comme la Grèce, ont fait des erreurs. Nous devons trouver une solution", plaide-t-il.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a organisé ce dimanche 5 juillet un référendum sur les mesures d'austérité proposées par les créancier UE et FMI et appelle le peuple grec à voter "non" afin de trouver un "meilleur accord". En attendant le résultat, dont dépend le poste du ministre des Finances Yanis Varoufakis, les ministres de l'Europgroupe ont décidé de suspendre les discussions.
Les partisans du non et du oui, qui pourraient bien l'emporter selon un sondage, ont défilé vendredi soir dans les rues d'Athènes pour défendre leurs positions. Giorgos Chatzifotiadis lui n'est pas sûr d'aller voter. Son bureau de vote "est à 80 km de Thessalonique". Je n'ai pas l'argent pour m'y rendre, sauf peut-être si mes enfants me prennent dans leur voiture..."
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