L'heure n'est plus à la franche camaraderie entre Emmanuel Macron et Donald Trump. La relation particulière que les deux hommes ont su nouer au fil des mois pâtit en effet des tweets abrupts sur la guerre commerciale. Malgré tout, le courant passe toujours entre le Président français et son homologue américain.
Pour le prouver, dès son arrivée au sommet, le locataire de la Maison-Blanche a voulu rencontrer le Français pour un bref tête-à-tête, avant un G7 où il s'oppose à tous ses partenaires sur la question des tarifs douaniers. Les deux dirigeants ont ainsi bavardé pendant dix bonnes minutes dans un salon du palace qui accueille le sommet, parlant notamment commerce et Corée du Nord. Une rencontre "pour se coordonner", a indiqué l’Élysée, qui a posté sur Twitter une vidéo les montrant tous les deux discutant sur un canapé.
L'ambiance s'est encore un peu plus détendue quelques heures plus tard. Emmanuel Macron et Donald Trump se sont félicités de progrès dans leurs négociations sur le commerce et d'autres sujets, sans toutefois donner aucune indication d'un éventuel terrain d'entente sur les tarifs douaniers.
"Nous avons eu une première discussion, un début de discussion sur des sujets d'actualité comme le commerce, mais qui ont permis de lever je crois beaucoup de possibles malentendus. Donc il y a une volonté de travailler, d'avancer ensemble", a déclaré le président français à la presse au début de son entretien bilatéral avec Donald Trump à La Malbaie. "Les choses avancent dans ce G7, tout n'était pas gagné d'avance et tout n'est jamais gagné, mais nous vivons des temps extrêmement difficiles qui supposent ce dialogue permanent", a-t-il ajouté.
Le président américain a également adopté un ton plus positif, vantant sa "très bonne relation" avec le Français. Il a répété que les États-Unis avaient un fort déficit commercial avec l'Union européenne, et affirmé que "Emmanuel avait apporté une grande aide à cet égard". "Il va se passer quelque chose, je pense que ce sera très positif", a-t-il lancé, sans dire de quels sujets spécifiques il parlait. Lorsqu'un journaliste a demandé aux dirigeants qui gagnait le bras de fer entre eux, Donald Trump a répondu : "Il serait très dur à battre (...) C'est mon ami".
Une camaraderie affichée qui tranche avec l'ambiance des derniers jours. L'entente entre les deux dirigeants, qui ont jusqu'ici affiché de solides liens d'amitié, s'est en effet dégradée récemment, le président français réaffirmant jeudi 7 juin ses critiques virulentes contre les taxes américaines. Et leur coup de fil de la semaine dernière sur ce sujet avait été très tendu, selon la presse américaine.
Pour constituer au G7 un front uni contre Donald Trump, juste avant le début du sommet, Emmanuel Macron a réuni ses homologues européens - Angela Merkel, Theresa May, Giuseppe Conte. Les quatre dirigeants européens, avec le Canada et le Japon, sont prêts à conclure un accord à six pour défendre le commerce multilatéral, selon l'Élysée.
Déjà, les tweets échangés depuis deux jours ont révélé une tension croissante entre les présidents français et américain. "Les 6 pays du G7 sans les États-Unis, c'est un marché plus grand que le marché américain. Il ne faut pas l'oublier", avait ainsi tweeté le président français jeudi.
"S'il vous plaît, dites au Premier ministre Trudeau et au président Macron qu'ils imposent aux États-Unis des taxes massives et des bannières non-douanières", lui avait aussitôt répondu Donald Trump. "Peut-être que ça est égal au Président américain d'être isolé mais ça nous est aussi égal d'être à 6 si besoin était", lui a répliqué quelques heures plus tard Emmanuel Macron, en français et en anglais. Et d'ajouter, toujours dans les deux langues : "de toutes mes forces, je lutte contre l'hégémonie. L'hégémonie, c'est la règle du plus fort".
Déjà mercredi 6 juin, il avait lancé à l'adresse de son partenaire américain : "Aucun dirigeant n'est éternel. Nous héritons d'engagements qui nous dépassent". "La volonté de signer un texte à 7 ne doit pas être plus forte que le contenu de ce texte. Il ne faut pas, par principe, s'interdire un accord à 6+1.", avait déclaré le Français. Et il s'est directement adressé à Donald Trump, en lui lançant : "l'isolationnisme est mauvais pour le peuple américain. Je pense que le Président Trump le sait".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte