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Aux États-Unis, il est possible dans certains États de plaider la "panique homosexuelle" pour se défendre d'un meurtre
Crédit : Brendan Smialowski / AFP
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Il a plaidé la "panique homosexuelle". James Miller, un Américain de 69 ans, a été jugé jeudi 26 avril au Texas pour le meurtre de Daniel Spencer, 37 ans. Son voisin, avec qui il jouait de la musique, lui aurait fait des avances que James Miller n'aurait pas supporté. Il l'a poignardé à mort.
Il s'est présenté au commissariat quelques heures plus tard, avouant le meurtre. Devant le tribunal, James Miller a utilisé la gay panic defense, qui lui a permis d'échapper à la prison. Il a simplement été condamné à 6 mois de sursis, 10 ans de liberté surveillée, et 11.000 dollars d'amende.
Si cette ligne de défense n'est que très rarement utilisée, elle n'en reste pas moins surprenante à l'heure ou le meurtre d'une personne en raison de son attirance sexuelle est plutôt vu comme une circonstance aggravante.
La gay panic defense permet, dans des affaires d'homicide aux États-Unis, de faire alléger la peine du meurtrier en plaidant avoir agi dans un état de "panique homosexuelle", causé par des avances d'une personne du même sexe. Ce mode de défense existe également pour les meurtres envers les personnes transgenre.
Aux États-Unis, la Californie et l'Illinois sont les seuls États à l'avoir supprimée, respectivement en 2014 et 2017. La gay panic defense existe également encore en Australie, dans l'État d'Australie-Méridionale, le seul à ne pas l'avoir abolie dans le pays.
Née il y a plus d'un demi-siècle, cette défense repose sur une pathologie de "panique homosexuelle", un terme inventé par Edward J. Kempf en 1920 pour désigner une "panique due à la pression d'envies sexuelles perverses incontrôlables". Mais cette pathologie n'est plus reconnue par l'Association américaine de psychiatrie, rappelle L'Obs.
Cela n'empêche pas des meurtriers de continuer de la plaider ces dernières années pour voir leur peine allégée. En 2013, Lawrence Reed, 22 ans, plaide la "panique homosexuelle", disant s'être défendu d'une tentative de viol, après que Marco McMillian, 34 ans, a été retrouvé étranglé avec une chaîne et calciné.
En 2017, c'est James Dixon, 22 ans, qui avait battu à mort la jeune femme avec qui il flirtait, furieux d'avoir découvert qu'elle était une transgenre. Grâce à la gay panic defense, il n'a été condamné qu'à 12 ans de prison, au lieu des 17 ans requis par le procureur.
C'est dur de croire que quelque chose comme ça existe
D'Arcy Kemniz, directrice générale de la National LGBT Bar Association
Mais cette technique ne fonctionne pas toujours, relève Slate. Michael Magidson et José Merél ont tué et enterré le corps d'une transgenre non opérée, après qu'ils aient aperçu ses parties génitales masculines en 2015. Malgré l'utilisation de la gay panic defense, ils ont été condamnés.
La National LGBT Bar Association se bat contre cette ligne de défense, "basée sur l'idée que si un gay drague un hétéro, alors l'hétéro a le droit de faire ce qu'il veut avec lui, même de le tuer", explique sa directrice général D'Arcy Kemnitz. "C'est dur de croire que quelque chose comme ça existe."
La gay panic defense "joue sur le fait que les personnes LGBT sont considérées comme 'les autres', hors de la normalité, ou pas autant estimées que les autres dans la société", souligne D'Arcy Kemnitz dans le Wahington Post. Avec l'American Bar Association, elle milite pour que les autres États américains rejoignent la Californie et l'Illionois en supprimant cette défense.
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