Dimanche 27 septembre, les Catalans étaient appelés à voter lors des élections régionales. Ce sont les indépendantistes qui apparaissent comme les grands gagnants du scrutin. La coalition "Junts pel Si" (Ensemble pour le oui), rassemblement de la droite et de la gauche en faveur d'une scission de la Catalogne, sort des urnes avec 62 sièges et 39,6% des voix. En s'alliant avec la CUP, qui obtient 10 sièges et 8,2% des voix, les indépendantistes catalans arriveront à la majorité absolue fixée à 68 sièges.
Malgré la victoire des indépendantistes en termes de sièges, les séparatistes n'ont pas obtenu les voix de la majorité des électeurs, malgré une forte participation (77%). Un score supérieur à 50% aurait légitimer un peu plus le processus d'indépendance. Une aubaine pour le gouvernement espagnol, qui refuse de lire ce résultat comme un plébiscite. "La majorité des Catalans a rejeté l'indépendance et nous allons continuer à garantir la légalité, nous allons continuer à défendre l'unité de l'Espagne", a annoncé le porte-parole du Parti populaire, Pablo Casado. La confrontation entre indépendantistes catalans et Madrid pourrait s'intensifier dans les prochaines semaines, avec de possible recours à la justice pour tenter de paralyser le processus indépendantiste.
À l'issue du vote, moins d'un Catalan sur deux se déclarait en faveur de l'indépendance. Et parmi ceux favorables à un scission avec Madrid, seuls 20% se disent prêts à quitter l'Espagne. Après l'euphorie du vote, vient le temps de la solidarité. Le problème majeur qui se pose aujourd'hui est de savoir si les indépendantistes de droite et de gauche, unis pour l'élection, vont réussir à rester ensemble. Le président indépendantiste Artur Mas, avait promis qu'en cas de victoire, lui et ses alliés mèneraient la Catalogne vers l'indépendance d'ici 2017, au plus tard. C'est donc pour lui le début d'un processus qui doit aboutir en 18 mois ou deux ans, à l'adoption de la Constitution d'un nouvel État, qui sera elle aussi soumise à référendum.
Le premier obstacle réside dans la façon de se séparer. En Espagne, la Constitution dispose qu'il est interdit aux provinces de faire sécession. Le gouvernement catalan ne peut donc pas décider de son propre chef de l'indépendance de la province. C'est au gouvernement central que revient cette décision. Une décision qui peut prendre du temps car les élections générales se tiendront le 6 décembre prochain. Le gouvernement pourrait accepter la tenue d'un référendum pour que le peuple s'exprime. Et même s'il a lieu rien n'assure une victoire des indépendantistes.
Personne n'est à même de dire si la Catalogne resterait ou non dans l'Union européenne. La question, très présente pendant la campagne, n'a jamais été tranchée. La Catalogne indépendante et hors de l'UE signifierait un éloignement de Madrid mais également de Bruxelles avec la fin de l'espace Schengen et donc le rétablissement des frontières. Mais aussi une sortie de la zone euro et un retour à la peseta.
Le gouvernement de Mariano Rajoy a évoqué à de multiples reprises, les risques "d'instabilité" et de "tensions" pour le pays. Le ministre des Affaires étrangères a même promis une catastrophe financière en cas d'indépendance de la Catalogne. Le président de la Ligue espagnole de football s'est également invité dans le débat, menaçant le FC Barcelone et les clubs catalans de ne plus pouvoir disputer la Liga en cas de sécession de la Catalogne.
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