C'est par un simple tweet que Donald Trump a dénoncé, mardi 6 décembre, les coûts de construction de deux nouveaux Air Force One : plus de 4 milliards de dollars selon lui. Il a appelé à annuler la commande. Instantanément à l’ouverture de la Bourse, l’action Boeing s’est effondrée avant de remonter un peu plus tard. L'avionneur a expliqué qu’à ce stade "le contrat passé ne porte que sur 170 millions de dollars", car ils n’en sont qu’aux "études exploratoires". On estime que la facture totale tournera autour de 3,5 milliards, pour les recherches et la construction de deux nouveaux avions. Livraison prévue en 2024. Les exemplaires actuels datent de l’ère Reagan.
Si Air Force One coûte aussi cher, c'est parce qu’il y a déjà des aménagements (des bureaux, une chambre, une salle de bains), mais surtout des technologies top secrètes. À tout moment, Air Force One doit pouvoir joindre le sol. Le 11 septembre 2001, le Secret Service s’est empressé de mettre George Bush Jr de force dans Air Force One (il était en Floride) et de le faire voler au-dessus des États-Unis pendant des heures, car c’était l’endroit le plus sur pour le protéger.
Air Force One est blindé : il doit pouvoir résister à l’explosion d’un missile nucléaire. Il est très lourd, ce qui pose d’autres problèmes.
L'armée - puisqu'il s’agit d’avions militaires - explique aussi que ça coûterait plus cher de prolonger un vieux coucou des années 80 que de construire un avion nouvelle génération. Donald Trump lui-même, pendant la campagne, s’était moqué d'Air Force One. Quand il parlait d’environnement (rarement), il disait : "Obama nous fait la leçon sur l’accord de Paris, le climat, le carbone, et ensuite il prend son vieil avion polluant pour aller jouer au golf à Hawaï". Il disait même que ça sera dur pour lui de ne plus voler avec son Air Trump One, son Boeing à son nom. Déco clinquante à l’intérieur: il y a même accroché des peintures, dont un Renoir.
Attaquer Boeing aujourd'hui, c'est une manière de montrer à ses électeurs qu’il reste le Trump qu’ils adorent, qui tape du poing sur la table, le businessman qui fait pression pour obtenir un meilleur "deal", comme il dit. Ensuite Boeing est implanté dans l’État de Washington, sur le Pacifique, qui vote massivement démocrate.
Mais - et c’est probablement ce qui a déclenché ce coup de colère matinal du nouveau président -, le patron de Boeing a exprimé publiquement ses inquiétudes concernant les échanges commerciaux avec la Chine en raison des prises de positions des dernières jours de Trump, qui pourraient être mauvaises pour les exportations américaines. Cette critique de Boeing a été rendue publique 22 minutes avant le tweet rageur du Président, qui s’est tout simplement vengé...
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