Comment l'État islamique infiltre les réseaux sociaux

Les jihadistes de l'État islamique ont de plus en plus recours aux réseaux sociaux, comme moyen de propagande. Cependant, ils doivent faire face à la censure qui règne notamment sur Twitter, afin de continuer à étendre leur réseau. 

Le réseau Diaspora assailli par les jihadistes

La diffusion en masse de la vidéo montrant l'exécution par décapitation du journaliste James Foley, retenu en otage depuis deux ans par les jihadistes, a forcé Twitter à mieux surveiller certains contenus. 

"Nombre d'utilisateurs ont été bloqué par le réseau, poussant les jihadistes à trouver des alternatives pour diffuser leurs messages", explique Le Monde. Ainsi, plusieurs centaines de comptes ont été créés, "depuis quatre jours" note le journal, sur le réseau social Diaspora. 

Crée en 2010, ce site a pour philosophie de prendre le contre-pied de Facebook. "Là où ce dernier concentre et gère lui-même toutes les données de ses utilisateurs, Diaspora est complètement décentralisé", explique Le Monde.

Des données dispersées chez les utilisateurs

Chaque utilisateur peut rejoindre un "pod" de Diaspora, qui sont gérés par les contributeurs et installés sur des serveurs séparés. L'avantage de ce système est la dispersion des données, qui n'appartiennent pas à une seule et même personne ou entité. Cependant, la suppression des contenus devient plus délicate. "Chaque propriétaire d'un 'pod' procède lui-même à la suppression des contenus, selon ses propres règles, celles de la communauté ou, en dernier ressort, des lois de son pays", explique le journal.

La recrudescence de combattants de l'État islamique sur Diaspora a forcé la fondation à prendre des mesures restrictives. "Diaspora ne dispose pas de serveur central, il n'y donc aucun moyen pour l'équipe qui s'occupe du projet de retirer des contenus d'un nœud spécifique du réseau. C'est sans doute une des raisons qui ont attiré les activistes de l'EI sur notre réseau", rapporte Le Monde.

Les créateurs du site ont demandé à leurs utilisateurs de les alerter sur des contenus potentiellement litigieux. Ainsi, 150 comptes lié à l'État islamique ont été recensés.