Les fabricants de cigarettes électroniques se sont retrouvés mercredi 18 juin 2014 sur le banc des accusés du Sénat américain, attaqués pour des pratiques de marketing attractives pour les jeunes, parfois semblables à celles utilisées autrefois par l'industrie du tabac.
"Alors que la plupart des fabricants de cigarettes électroniques répètent qu'ils ne s'adressent qu'aux adultes, un large public de jeunes semble recevoir leur message cinq sur cinq", s'est inquiété le sénateur démocrate John Rockefeller, qui présidait une audition consacrée au "marketing agressif" de l'e-cigarette et à ses conséquences éventuelles sur les jeunes.
La cigarette électronique, qui permet d'inhaler des vapeurs avec ou sans nicotine, est un marché en pleine expansion aux Etats-Unis où il était estimée l'an dernier à un milliard de dollars. Les élus et les professionnels de santé s'alarment de plus en plus des répercussions néfastes éventuelles de son utilisation, encore sujette à études, sur les jeunes.
Les pédiatres "s'inquiètent du fait qu'elles peuvent conduire un adolescent à être dépendant toute sa vie à la nicotine" ou l'amener au vrai tabac, a indiqué devant la commission Susanne Tanski, au nom de l'Académie américaine des Pédiatres.
Des chiffres montrent que son utilisation a doublé entre 2011 et 2012 chez les lycéens américains. Or, selon les élus citant le journal Pediatrics, la possibilité pour les jeunes de voir des publicités à la télévision pour l'e-cigarette a augmenté de 256% au cours des deux dernières années.
Les saveurs proposées par les fabricants s'appellent "barbe à papa", "rêves de vanille", "délice au chocolat", etc : "Comment pouvez-vous être assis devant nous ou dire que vous ne faites pas de la publicité pour les enfants ?", a accusé la sénatrice démocrate de Californie Barbara Boxer.
Les deux fabricants présents se sont défendus de cibler les jeunes. Ainsi, Jason Healy, président de blu eCigs (groupe Lorillard, numéro trois du tabac aux Etats-Unis), a affirmé ne faire de publicité qu'à des publics d'au moins 85% d'adultes. Craig Weiss, président de NJOY, une société indépendante, a estimé que la publicité était "nécessaire pour éduquer les fumeurs adultes à l'alternative" possible au tabac.
Pour Susanne Tanski, leur marketing ressemble à celui utilisé autrefois par l'industrie du tabac : images de célébrités, modèles glamour, parrainages d'événements... Ce serait une "tragédie" de ne pas règlementer cet usage pour protéger les enfants, a-t-elle dit.
En avril dernier, l'Agence des produits alimentaires et des médicaments (FDA), chargée du tabac, a proposé pour la première fois une règlementation avec notamment une interdiction de vente aux mineurs. Ces propositions en sont encore au stade des consultations.
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