Alain Duhamel : les Rafale en Syrie sont "une inflexion de la politique française au Moyen-Orient"

Deux Rafale ont survolé la Syrie, effectuant de premiers vols de reconnaissance avant d'éventuelles frappes aériennes contre Daesh. "C'est une inflexion sensible de la politique française au Moyen-Orient" constate Alain Duhamel, qui précise qu'aujourd'hui, "dans ce "conflit incroyablement violent et complexe", "le pire se passe en Syrie". Pendant longtemps, la France a considéré que l'adversaire principal en Syrie était Bachar Al-Assad, mais Daesh a progressivement renversé la balance, notamment en faisant de la France une cible prioritaire.

Le dictateur syrien a deux alliés : la Russie et l'Iran, qui "évoluent lentement". La Russie "se rend compte que Bachar Al-Assad ne parviendra pas à gagner cette guerre", tandis que l'Iran veut revenir dans le débat international, à l'image des négociations autour de son programme nucléaire.

On peut être ferme tout en étant raisonnable

Alain Duhamel, sur le refus d'engager des troupes au sol en Syrie

Le seul objectif commun de tous les protagonistes est donc la lutte contre Daesh. Pour Alain Duhamel, François Hollande a raison d'écarter l'hypothèse d'une intervention de troupes au sol. "On peut être ferme tout en étant raisonnable", estime t-il, rappelant que toutes les tentatives occidentales du genre se sont mal terminées, à l'image des campagnes l'Irak, de l'Afghanistan, du Viet-Nam ou en Indochine. La tâche est rendue encore plus difficile par la situation géopolitique de la Syrie, qui se compose d'une "mosaïque" de petits territoires. Une telle intervention affecterait les civils, et "on irait de contradictions en contradictions". ajoute Alain Duhamel.