Quelque 300 Africains ont été intentionnellement jetés à la mer en 24 heures par des passeurs au large du Yémen, dont des dizaines sont morts ou portés disparus. Une terrible illustration du traitement inhumain dont sont victimes des migrants à la recherche d'une vie meilleure.
Ce jeudi 11 août, au moins six migrants sont morts et 13 portés disparus au large de la province de Chabwa dans le sud du Yémen, le deuxième drame du genre depuis mercredi selon une porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Yémen. Selon l'OIM, au total 180 personnes en provenance d'Ethiopie ont été jetées à la mer jeudi par des passeurs. Les migrants étaient en majorité des adolescents et de jeunes adultes.
Mercredi déjà, une cinquantaine de jeunes Somaliens et Ethiopiens avaient été contraints par leur passeur à se jeter à la mer à l’approche des côtes du Yémen. Au moins 29 migrants étaient morts et 22 autres étaient portés disparus en mer d'Arabie. "Tôt ce mercredi matin, un passeur, en charge de l'embarcation, a contraint plus de 120 migrants somaliens et éthiopiens à sauter dans une mer agitée alors qu'ils se rapprochaient de la côte de la province yéménite de Chabwa, en mer d'Arabie", a indiqué l'OIM dans un communiqué citant des survivants. Peu après le drame, des employés de l'OIM ont trouvé les corps de 29 migrants sur une plage de Chabwa, au cours d'une patrouille de routine. Les morts avaient été enterrés rapidement par les survivants.
Des médecins de l'OIM ont fourni une aide et des soins d'urgence aux 27 survivants, femmes et hommes, restés sur la plage, selon le communiqué. Certains des survivants avaient déjà quitté la plage avant de recevoir de l'aide, tandis que 22 migrants étaient toujours portés disparus, selon l'OIM. La moyenne d'âge des passagers du bateau était de 16 ans. "Les survivants ont raconté à nos collègues sur la plage que le passeur les avait poussés à la mer croyant voir des représentants des autorités près de la côte", explique Laurent de Boeck, chef de la mission de OIM au Yémen.
"Ils nous ont également dit que le passeur était déjà retourné en Somalie pour continuer son business et (...) ramener d'autres migrants au Yémen en (passant) par la même route", a-t-il ajouté. Laurent de Boeck a dénoncé un acte "scandaleux et inhumain", soulignant par ailleurs l'"immense souffrance des migrants sur cette route migratoire". "Trop de jeunes paient des passeurs avec de faux espoirs d'un avenir meilleur", a-t-il déploré. Selon une source responsable au sein de l'OIM dans la ville yéménite d'Aden, il y avait de nombreux femmes et enfants parmi les morts et les portés disparus.
Le Yémen est en guerre mais près de 55.000 migrants ont quitté la Corne de l'Afrique pour se rendre dans ce pays depuis janvier 2017, selon l'OIM. Plus de 30.000 d'entre eux sont mineurs et originaires de Somalie et d'Éthiopie. Des Éthiopiens et des Somaliens fuyant la pauvreté ou les violences tentent généralement de rejoindre le Yémen pour se rendre ensuite dans des pays du Golfe.
Déchiré depuis trois ans par une guerre opposant des rebelles accusés de liens avec l'Iran à des forces gouvernementales soutenues par l'Arabie saoudite, le Yémen, pays sans ressources, compte de nombreux camps où s'entassent des milliers de migrants africains. La traversée est particulièrement dangereuse à cette période de l'année à cause des vents violents dans l'océan Indien.
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