On relève actuellement un paradoxe : une reprise économique certes, mais qui ne créé pas d'emplois.
Et selon les chiffres de l'Unédic, pas de quoi être optimiste. Car l'organisme verse les allocations chômage et est bien obligé d'avoir des prévisions sérieuses. Or, l'Unédic s'attend à une hausse de 106.000 nouveaux chômeurs cette année encore, surtout les huit premiers mois. Ce qui signifierait un ralentissement à la fin de l'année. Mais 106.000 chômeurs de plus signifient environ 400 chômeurs de plus tous les jours.
François Rebsamen, le Ministre du Travail, s'était pourtant montré optimiste en annonçant une baisse du chômage les deux premiers mois de l'année. Mais Pline l'Ancien racontait que le peintre Zeuxis avait réalisé un tableau avec des raisins tellement réalistes que les oiseaux se jetaient sur l'œuvre pour picorer les fruits. François Rebsamen a donc créé le trompe l'œil statistique. Il faut regarder les chiffres du chômage sur plusieurs mois pour dégager une tendance. Mais la comparaison du Ministre ne tient que sur deux mois et oublie de voir qu'on a beaucoup de chômeurs qui ont changé de catégorie parce qu'ils avaient travaillé quelques heures dans le mois.
Actuellement, toujours un chômage de longue durée donc qui progresse, ce qui signifie qu'on a de plus en plus de personnes qui n'arrivent pas à retrouver un vrai travail au delà de 18 mois à 24 mois et qui s'enkystent dans le chômage. Les offres d'embauche ne changent pas : 85% des Français ont un CDD. Les employeurs ont donc encore peur de l'avenir.
Pierre Moscovici a pourtant confirmé une reprise économique. La croissance revient, certes, mais les vents qui gonflent la voile ne proviennent pas de notre dynamisme économique. En général, on met un petit moteur sur un voilier pour sortir du port. Il nous manque un moteur français et les vents porteurs - pétrole, taux d'intérêts et euro historiquement bas ainsi que redémarrage de nos voisins plus rapides que nous. Tous ces vents peuvent se retourner en quelques mois.
La croissance ne fera donc pas baisser le chômage autant qu'avant et pas aussi vite. Seuls les industriels restent positifs. Pourquoi ? Parce que leurs premiers investissements vont vers la mécanisation pour gagner en compétitivité. Les machines s'amortissent sur plusieurs années. Et les machines travaillent plus de trente-cinq heures et defiscalisables pour une partie.
Lorsqu'on interroge les patrons qui ont besoin de beaucoup de main d'oeuvre pour faire repartir leur secteur : les services ou le BTP, le moral est au contraire, au fond du gouffre. Les investissements sont dans les machines. Mais ça n'est pas forcément mauvais signe car au bout de la chaîne, les emplois sont là. Il faut être patient. Mais quand on a un nombre de chômeurs qui a progressé de 600.000 personnes en trois ans, la patience est un luxe qu'on n'a plus.
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