"Un entraîneur qui n’écoute pas n’est pas un bon entraîneur", selon Arnaud Rondan entraîneur de natation
REPLAY - Arnaud Rondan, ancien champions de France de natation, s'est converti en entraîneur où il rêve de succès et de partages.
Dès l’entrée à l’école primaire, les bassins d’entraînement sont devenus la cour de récréation d’Arnaud Rondan. "J’ai tout le temps nagé. À partir de six ans, j’ai vraiment commencé à nager, dans un club", se souvient ce grand garçon brun à la carrure d’athlète. Ces bassins, Arnaud ne les a plus jamais quittés car dit-il ,"représenter un pays dans un sport, quel gamin ne rêve pas de ça ?". "Et je suis tombé dans le panneau très jeune, vers l’âge de 14 ans", ajoute-t-il. Chez lui, comme chez beaucoup de sportifs, l'adrénaline de la compétition est un moteur puissant. "J’aime ce sport, c’est un sport qui me fait vivre beaucoup d’émotions, la course, le stress de la compétition, l’avant-compétition", confie Arnaud Rondan.
En 2011, Arnaud est champion de France du 400 m 4 nages, avec le Nauticlub de Nîmes, où il entraîne aujourd’hui. Mais il garde la tête froide. "Je faisais partie de cette masse de sportifs qui vivent avec 500 euros par mois", raconte-t-il. "Est-ce qu’on continue une vie ‘à l’arrache‘, ou est-ce qu’on rentre dans la vraie vie ?", s’interroge-t-il. En 2013, son entraîneur de Nîmes arrête, cette opportunité permet au jeune homme de prendre sa décision. Il saisit l'opportunité, qui s’offre à lui un peu plus tôt que prévu, mais il se sent prêt à prendre la succession.
Il admire désormais les entraîneurs
"J’arrive bien à sentir la logique du nageur, les appréhensions, le stress, les doutes que le nageur peut avoir à l’approche de la compétition", explique-t-il. "Chaque être est particulier, chaque être est unique. C’est un métier d’écoute et un entraîneur qui n’écoute pas n’est pas un bon entraîneur". À Nîmes, Arnaud entraîne des jeunes et prend plaisir à les voir progresser. "Voir ces jeunes grandir, en ayant toujours en tête que sur les 15 nageurs que j’ai, il n’y aura pas 15 champions", dit-il. "Mais par contre, si je peux avoir 15 êtres humains super épanouis, heureux d’avoir fait du sport et qui continuent leur sport pour leur plaisir, c’est gagné".
L’objectif c’est d’évoluer et de devenir un jour un grand coach
Arnaud Rondan
Arnaud est aussi entraîneur adjoint du prestigieux Cercle des Nageurs de Marseille. Aujourd’hui, ses modèles, ce sont les coaches. "Quand je vois de quoi Romain Barnier est capable avec Florent Manaudou ou Julien Jacquet avec Camille Lacourt ou Mathieu Burman, avec Clément Mignon… C’est extraordinaire de voir qu’ils ont eu un athlète dans un état, et qu’ils en font un athlète dans un autre état" dit-il, admiratif. "C’est ce qui est ‘kiffant’ dans ce sport, c’est le partage avec l’athlète, vivre toutes les étapes, les échecs, les réussites et de voir que les réussites sont fabuleuses".
La carrière d’entraîneur d’Arnaud ne fait que commencer… Et la modestie n’empêche pas l’ambition. "Bien sûr que l’objectif c’est d’évoluer et de devenir un jour un grand coach, faire partie du monde des grands. Cela se fait avec le temps, la bonne rencontre, le bon nageur, et la patience… Ce n’est pas ma qualité première la patience, mais bon, il faut passer par là, apparemment", ajoute-t-il, philosophe.
Portraits de personnes qui sont passionnées par leur métier et savent transmettre cette flamme : un colonel des sapeurs-pompiers, une sage-femme, ou encore un facteur d'instruments de musique, pour citer quelques exemples...
