Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, s'apprête à recevoir son nouvel homologue grec, Alexis Tsipras. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le gouvernement italien ne montre aucun empressement à soutenir Athènes sur ses demandes d’allègement de la dette.
Ceux qui comptaient sur un front des pays où poussent les oliviers, une sorte de ligue des États du Sud de l'Europe contre l'Allemagne et la politique économique qu'elle impose, en seront pour leurs frais. Ce n'est pas à Rome que ce front sera constitué.
Matteo Renzi a, en effet, appelé sobrement à la "prudence" et à la "responsabilité" pour traiter le cas grec, à la veille de la visite d'un Tsipras venu chercher un soutien politique dans sa tournée européenne. Il fait le service minimum. Renzi aurait même assuré à Angela Merkel qu'il n'irait pas se compromettre dans une alliance contre l'Allemagne.
Pourtant, la Grèce et l'Italie ont des intérêts communs. Les deux pays ont au moins des similitudes fortes. L'un et l'autre souffrent de l'union monétaire et de la politique économique qui est conduite. L'un et l'autre ont connu les deux plus fortes récessions de la zone euro (-25% pour le PIB grec depuis avant la crise, et -9% pour l'Italie).
L'un et l'autre ont pratiqué des coupes budgétaires et des hausses d'impôts importantes. Malgré cela, leurs dettes ont continué à augmenter à cause de la charge des intérêts à payer. On connaît les dimensions hors-normes de la dette grecque. Celles de l'Italie ne sont pas si lointaines, puisqu'elles atteignent maintenant 133% du PIB, contre 175% pour la Grèce.
Renzi a choisi une stratégie : pas de rupture avec Berlin. Il souhaite influencer peu à peu les choix collectifs de la zone euro en faveur de la croissance, mais ne veut pas d'éclats, contrairement à l'équipe gouvernementale d'Athènes.
Quel intérêt a-t-il a jouer ainsi les bons élèves ? La clé, ce sont les taux d'intérêt italiens. Ils sont comme une sorte de thermomètre de l'inquiétude des marchés financiers. Quand les marchés s'inquiètent, les taux montent, et le pays est asphyxié. C'est ce qui se produit avec la Grèce.
À l'inverse, tous les autres pays malades de la zone euro (l'Espagne, l'Italie, l'Irlande, et même le Portugal) ont aujourd'hui des taux d'intérêts qui sont considérablement descendus, jusqu'à environ 1,5% par an (un peu plus pour le Portugal).
Ils veulent préserver cela, et l'Italie au premier chef, puisqu'elle est très endettée. D'où sa prudence sur les demandes grecques, et son "fayotage" si l'on peut dire, vis-à-vis de Berlin. Car qui a de bon rapports avec l'Allemagne est bien considéré par les marchés financiers.
Tout le monde est passionné en Italie par la descente aux enfers des Grecs
François Lenglet
Tout le monde est passionné en Italie par la descente aux enfers des Grecs. Elle occupe largement la presse. Mais les Italiens se divisent en deux. Ceux qui y voient une sorte d'Italie plus avancée sur le chemin de la décomposition ; et les autres, pour lesquels au contraire la Grèce est un repoussoir, justement ce que l'Italie ne doit pas devenir.
Parmi ceux-là, il y a les milieux du business. Pour vous donner une idée de la façon dont ils considèrent le nouveau gouvernement grec, leur journal Il Sole 24 Ore vient de publier un quizz qui s'appelle "Tsipras ou Le Pen ?" Il s'agit d'attribuer des citations soit au Grec, soit à la Française, pour montrer que leurs programmes sont très similaires.
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