C'est un grand nom d'internet qui va disparaître. Le site Grooveshark, l'un des pionniers en matière de streaming musical, a fermé soudainement jeudi 30 avril, après plusieurs années de litiges avec les maisons de disques au sujet des droits d'auteur.
La page d'accueil affiche ce vendredi un texte sur fond noir, expliquant que "malgré les meilleures intentions, nous avons fait de très grosses erreurs". "Nous n'avons pas souscrit aux autorisations des détenteurs de droits pour la vaste quantité de musique du service."
"C'était mal. Nous présentons nos excuses. Sans réserve", ajoute le site.
"Dans le cadre d'une transaction amiable avec les plus grandes maisons de disques, nous avons accepté de cesser immédiatement nos opérations, d'effacer toutes les oeuvres en stock couvertes par des droits d'auteur et de renoncer à la propriété du site, de nos applications mobiles et de notre propriété intellectuelle, y compris nos brevets et droits d'auteur", poursuit la société.
Créé en 2006 par trois étudiants de l'université de Floride, Grooveshark a été l'un des premiers sites permettant d'écouter gratuitement de la musique à la demande. Aux États-Unis, c'était l'un des sites de streaming les plus importants. La société affirmait avoir 30 millions d'utilisateurs par mois. Les morceaux étaient mis en ligne par les utilisateurs, pour que d'autres puissent y avoir accès.
Le problème est que ces chansons étaient protégées par des droits d'auteur, que les concepteurs du site n'avaient pas pris soin de payer.
Si la société avait réussi à trouver des accords avec plusieurs maisons de disques indépendantes, les trois plus grandes sont restées intransigeantes.
En septembre dernier, un juge fédéral avait estimé que les dirigeants de Grooveshark avaient encouragé les utilisateurs à publier des fichiers musicaux, y compris certains qui avaient été retirés précédemment à cause de problèmes de copyright.
Depuis le lancement du site, le streaming a obtenu ses lettres de noblesse avec, au premier rang, le site suédois Spotify, créé en 2008. Il revendique aujourd'hui 60 millions d'utilisateurs, dont 15 millions d'abonnés à son service payant sans publicité.
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