La Cour des comptes s'inquiète du coût des études secondaires en France. Actuellement, la formation d'un lycéen représenté 10.102 euros par an, selon un rapport publié ce mardi 29 septembre. C'est en moyenne 38% plus cher que pour les autres lycéens de l'OCDE.
Or, pour les Sages de la rue Cambon, il est possible de former les lycéens pour moins cher, ce qui permettrait de dégager des moyens pour le reste du système éducatif. La Cour des comptes prône donc une simplification des options et du bac.
Certes le lycée, pour lequel la France investit 26 milliards d'euros par an, a atteint l'objectif d'amener 80% d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat. Mais moins d'un tiers des étudiants réussissent ensuite une licence en trois ans à l'université, pointe l'enquête. Seuls 40% des bacheliers professionnels accèdent rapidement à un emploi permanent. "Alors que la France est dans le peloton de tête pour les dépenses, elle est à des niveaux passables, médiocres, en termes de résultats", regrette le premier président de la Cour des comptes Didier Migaud.
Tout concourt à ce qu'un lycéen coûte plus cher en France : un nombre d'heures de cours très élevé, réparti sur un faible nombre de semaines, assuré par des enseignants "dont les obligations réglementaires de service sont à la fois faibles et définies sur une base strictement hebdomadaire". Un lycéen français reçoit en moyenne 1.108 heures de cours par an, contre 933 heures en Allemagne, 950 au Royaume-Uni ou 741 en Suède.
Et "les matières obligatoires les plus communément rencontrées coûtent en moyenne deux fois moins" que les matières optionnelles ou facultatives, enseignées devant de plus petits effectifs, précise Didier Migaud. Par exemple, parmi les 58 langues vivantes possibles à l'examen du baccalauréat, 20 sont choisies par moins de 50 élèves. Autre facteur induisant des différences significatives de coût : la taille des lycées. 11% des établissements scolarisent moins de 100 élèves et représentent 1% des lycéens.
La Cour recommande de "simplifier le format du baccalauréat", "réduire la dispersion de l'offre de formation, notamment en matière d'options", "définir des cibles de taille d'établissement optimale". Ou encore de "ramener le temps d'instruction des élèves au niveau observé dans les pays comparables et mieux les repartir dans une année scolaire prolongée".
Promise au début du quinquennat, une révision du calendrier annuel est tombée aux oubliettes, après les difficultés à installer les nouveaux rythmes scolaires en primaire. Le lycée, objet d'une réforme en 2010 sous Nicolas Sarkozy, n'est pas concerné par la loi sur l'école de 2013, axée sur le primaire et le collège.
Le rapport de la Cour "constituera un élément d'analyse" dans l'évaluation de cette réforme, "que le ministère engagera à l'automne", promet le ministère de l'Éducation nationale. Celui-ci "réalise chaque année des efforts pour réduire le coût du lycée général et technologique", et les académies ont engagé "un effort de rationalisation de la carte des formations" dans l'enseignement professionnel.
De son côté, le principal syndicat de chefs d'établissements, le SNPDEN-Unsa salue les recommandations de la Cour, qui "rejoignent (s)es attentes et (s)es revendications". Il souhaite qu'elles soient "prises en considération rapidement".
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