La principale disposition de la loi Macron, présentée en Conseil des ministres ce mercredi 10 décembre, c'est d'augmenter le nombre de dimanches où les commerces seraient autorisés à ouvrir, en particulier dans les zones touristiques internationales (c'est-à-dire principalement à Paris).
Le principal intérêt du travail du dimanche, en termes d'emplois, c'est justement dans les zones où les étrangers viennent faire leurs courses, comme les grands magasins du boulevard Haussmann, qui sont fermés le septième jour actuellement.
Pour ces touristes, l'ouverture des commerces serait un élément d'attractivité par rapport aux autres capitales. Mais la maire de Paris est très réticente. Anne Hidalgo nous explique que cela occasionnerait bien des problèmes pratiques.
On croit rêver quand on entend l'un de ces arguments : il faudrait en effet ramasser les ordures, et ça coûterait plus cher aux Parisiens. Peut-être même que ça risquerait de les gêner, de voir des camions poubelles dans les rues le dimanche, ou bien de les réveiller dans leur sieste.
Ce que la Maire de Paris oublie délibérément, c'est que ça pourrait créer jusqu'à 2.000 emplois. Le choix de Paris, c'est : surtout pas de bruit, pas de croissance, pas d'emploi, laissez-nous dormir en paix, circulez braves gens, mais plutôt en vélo, et pas en diesel.
Les Parisiens et leurs édiles font le choix inquiétant d'une capitale qui se replie sur elle-même
François Lenglet
Là encore, elle se prévaut d'arguments écologiques. "Le diesel, ça pollue davantage", nous dit-elle. C'est oublier que bon nombre de Franciliens ont besoin de leur voiture pour aller travailler. Tous les gouvernements successifs ont subventionné la consommation de gazole avec des taxes plus faibles. L'industrie française a fait du moteur diesel un secteur d'excellence, duquel dépendent des dizaines de milliers d'emplois.
Ici aussi, les Parisiens et leurs édiles font un choix inquiétant. Un choix d'enfants gâtés, d'une capitale qui se replie sur elle-même et ignore les difficultés des autres.
La maire est sans doute contrainte par sa propre majorité, et les Verts en particulier. Mais ceux-ci sont élus par les Parisiens. Ils sont mandatés par leurs électeurs pour faire une politique particulière. C'est la politique des vieux contre les jeunes. La politique des vieux qui ne travaillent plus contre les jeunes qu'on préfère laisser au chômage si ça peut préserver la tranquillité des villes. C'est la politique de la pierre de taille contre la brique des HLM de banlieue.
Regardez encore l'affaire des Jeux Olympiques. Paris est également contre. Malgré l'avantage que cela représenterait pour la capitale et pour la France, parce que cela créerait des embouteillages qui gêneraient les bobos.
Paris, c'est la caricature des choix français, qui préfèrent bien souvent laisser les choses en l'état, parce qu'ils sont assez favorables à la génération qui détient le capital et le pouvoir, celle des plus de 50 ans.
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