Le Salon de la Franchise bat son plein à Paris
REPLAY / EDITO - Le Salon Franchise Expos Paris, le plus grand rendez-vous du genre en Europe, dénombrerait au total plus de 68.000 adhérents répartis dans toute la France.
C'est en France que l'activité de franchise est la plus gaillarde. Le chiffre d'affaires de cette filière a bondi l'an dernier de 8,5%, alors que l'activité nationale était en quasi-stagnation à 0,4%. C'est le reflet d'une expansion qui est unique en Europe. Le nombre de réseaux qui portent une enseigne de franchise est aujourd'hui proche de 1.800. Cela va de l'optique aux pompes funèbres, en passant par la restauration rapide, les agences de voyages ou la garde d'enfants.
Au total, on dénombre plus de 68.000 franchisés répartis sur l'ensemble du territoire avec, selon les chiffres de la profession, environ 300.000 emplois qui leur seraient directement attachés.
Vertus
Ce modèle ne manque pas de vertus. D'abord, c'est la possibilité de créer son activité professionnelle avec des risques mesurés. Le concept est mis au point par des spécialistes. La recette commerciale est déjà éprouvée, la marque est connue.
Ensuite, l'investissement est relativement peu élevé. Il correspond souvent dans les villes moyennes aux indemnités de licenciements d'un cadre avec une bonne expérience et qui est éligible à un crédit à taux favorable. On note d'ailleurs que sur les dix dernières années, particulièrement violente en termes de licenciements, le nombre de franchisés a explosé : +85%.
Enfin, ce modèle correspond assez bien à la sociologie française : on veut être indépendant, mais on aime aussi être protégé. C'est le cas dans la franchise où les affiliés sont sous un régime de tutorat très strict.
Ce modèle correspond bien à la sociologie française : être indépendant, mais être aussi protégé
Christian Menanteau
Sur un plan strictement technique, le déploiement de cette filière dépend de trois facteurs : la rareté des bons emplacements ; la capacité de financement des candidats et leurs compétences ; l'article 10 de la loi Macron, qui assouplit les règles de non concurrence qui sont imposés aux franchisés.
Sur un plan sociologique, une stabilisation ne serait pas une mauvaise chose. Il est clair que cette expansion se fait en large partie sur le dos des commerces traditionnels. Franchement, qui a envie de vivre dans un pays quadrillé par les mêmes enseignes et les mêmes recettes ?
Le repère du jour
Après trois années de baisse, le pouvoir d'achat des Français a augmenté de 0,5% en 2014. L'austérité n'est plus de mise.
La note du jour
06/20 à Michael O'Leary, le PDG de Ryanair. Ce spécialiste de la provoc' avait annoncé que sa compagnie à bas coûts allait relier l'Europe à New York pour 14 euros à court terme. C'était bidon. Son conseil administration l'a sèchement remis en place.
