Le nombre de supérettes alimentaires a explosé en France en dix ans
REPLAY / ÉDITO - Les magasins de proximité ont connu une progression de 40% sur la dernière décennie.
Après le tout hypermarché des années 80-2000, c’est l’heure du grand virage : le retour de la supérette de nos parents dans les centres-ville des grandes citées. C’est la conséquence d’un constat et d'une stratégie de la grande distribution. Le constat, c’est que les citadins ne veulent plus faire de la bagnole dans les embouteillages pour se ravitailler. Dans une ville comme Paris, 7% seulement des habitants font leur course en voiture. Toutes les métropoles régionales suivent cette tendance. On préfère les achats en fonction des besoins, des capacités de stockage de l’appartement et la préservation de son temps. Résultat : une explosion du nombre de supérettes de 40% en dix ans. Sous l’impulsion des géants de la grande distribution qui ont compris que le chiffre d’affaires de ces commerces augmentait de 6% par an quand ceux des hyper patinent.
Il y a aujourd'hui 8.518 supérettes en France contre 6.000 en 2005. Cette dynamique va se poursuivre, car toutes les grandes enseignes veulent leur part du gâteau. Elles sont déjà 41 sous des marques dites "de proximité" à se disputer les consommateurs urbains. Mais elles ne se battent malheureusement pas partout. Les villes petites et moyennes sont, sauf dans les zones touristiques ou très actives, ignorées par les Carrefour, Casino et consorts. Soit parce que le pouvoir d’achat local y est considéré comme trop faible, soit parce qu’elles possèdent un hyper ou un supermarché dans la périphérie de ces villes.
Il y a aujourd'hui 8.518 supérettes en France contre 6.000 en 2005
Christian Menanteau
Les supérettes pourraient-elles remplacer demain les bistrots en voie de disparition ? Ce serait formidable pour la dynamique du tissu territorial, mais c’est mal barré. Le panorama que dressent nos géographes est terrible : la proportion de magasins vides atteint déjà en moyenne 9% dans les 300 villes les plus importantes du pays. Avec des proportions dramatiques pour certaines. Béziers, Vierzon : 24 % de vitrines abandonnés ; pour Calais, c'est 20%. Ces villes et 75 autres préfectures et sous-préfectures sont d’ores et déjà menacées de désertification urbaine et économique.
Dans le même temps, plus de vingt grandes zones commerciales périphériques sont encore sorties de terre en 2015 en France. C'est une des raisons - pas la seule, mais décisive - de la mort à petit feu de nos villes historiques au profit de vastes banlieues étalées, coûteuses et sans avenir à terme.
La note du jour
12/20 au site impot.gouv.fr. Il vient de mettre en ligne un simulateur de calcul de l'impôt pour 2016 qui permet d'optimiser sa déclaration fiscale.
