Comme toute les douches froides, la cause est à chercher du côté de celui ou celle qui a la main sur le robinet. Dans ce dossier, c'est du côté de la ministre Pinel et à sa réforme. Le recul en termes de créations est assez catastrophique : moins 21,2% pour les seules micro entreprises. Ce bilan 2015 va être difficile à digérer dans un pays qui se targue d’être le champion européen de la création d’entreprise et qui met en scène et en musique ses start-up à Las Vegas. Les causes de cet effondrement sont bien cernées : la réforme a profondément modifié le statut de la micro-entreprise. On y a introduit à haute dose de nouvelles contraintes. Immatriculation coûteuse dans une chambre des métiers ou de l’artisanat, stage obligatoire de cinq jours à 300 euros, taxes nouvelles plus paperasse : tout cela a refroidi les vocations et découragé le moins résistants. Cela a été particulièrement vrai dans la construction et le commerce, directement ciblés par la loi Pinel.
Dans cette Bérézina, il y a quelques exceptions. Pour simplifier, elles sont concentrées dans le phénomène Uber. Le nombre de VTC indépendants a explosé l’an dernier (+45%), et plus encore dans le transport de colis où les acteurs sont quatre fois plus nombreux qu’il y a un an. Mais cela est un effet mécanique de l’engouement des Français pour le commerce par Internet.
L'évaporation de micro-entreprises devrait très rapidement se répercuter sur le nombre d'inscrits à Pole emploi
Christian Menanteau
Cette forte baisse peut-elle avoir un impact sur l’économie et l’emploi ? C’est négatif mais assez marginal en termes de créations de richesse économique globale. Car les microentreprises, mêmes très actives, sont limitées dans leur chiffre d’affaires à 32.000 euros pour les services et 80.000 euros pour le commerce. Elles ont donc un poids très relatif dans la marche de la sixième économie mondiale. En revanche, cette évaporation de micro-entreprises - la France en comptait près d’un million en 2014, dont 40% avaient été initiées par des chômeurs - devrait très rapidement se répercuter sur le nombre de demandeurs inscrits à Pole emploi.
Ce serait là une nouvelle illustration du coût social de la maladie française qui complexifie, taxe et déstabilise toute initiative novatrice qui fonctionne par ailleurs. On nous dit aujourd'hui que Bercy veut faire marche arrière et rectifier le tir. Nous verrons bien.
15/20 à Isabelle Kocher. Elle sera au printemps la première femme PDG du CAC 40. Elle va prendre les commandes d’Engie, l’ex-GDF-Suez.
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