L’économie suisse, qui a cessé de contrôler sa monnaie, est prise dans des turbulences d'une grande violence. Les entreprises locales parlent de tsunami. Tout indique que la Banque nationale suisse a joué jeudi 15 janvier les apprenties-sorcières en déconnectant, brutalement et sans préavis, le franc suisse de l'euro.
La Banque se justifie en expliquant qu’elle n’en pouvait plus d'acheter des euros pour maintenir artificiellement la parité de sa monnaie à un niveau compétitif face à notre monnaie.
C'est la fin du contrôle du taux de change, au profit finalement d’un équilibre entre l’offre et la demande, qui a fait grimper de 30% la valeur de la monnaie suisse et dévasté les entreprises. Le poids des entreprises helvètes cotées a vu sa valeur boursière fondre de 100 milliards en quelques heures.
Les banques vont nécessairement y laisser des plumes. Les grands noms de l’industrie - Swatch (n°1 mondial de l’horlogerie), Nestlé (champion planétaire de l’alimentaire), les stars de la pharmacie Roche ou Novartis, le sidérurgiste ABB - ou du luxe vont aussi sentir le coup.
Mais c’est surtout du côté des PME très techniques, qui exportent plus de 80% de leur production, que la charge risque d’être insupportable. Il est difficile de vendre une machine qui, du jour au lendemain, coûte 25 à 30% plus cher. Quant à l’industrie touristique, elle n’a qu’une certitude à court terme : celle de prendre une bonne gifle.
Au total, c’est tout le tissu économique qui structure la société suisse qui est secoué. Les perspectives de croissance, qui sont revues à la baisse, sont désormais limitées à 1,4% pour 2015. Avec des conséquences nécessairement négatives sur l’emploi.
Le cercle des perdants est large. Il y a, par exemple, 700.000 familles en Pologne qui ont financé leurs logements avec des crédits en francs suisses. Il y a aussi les collectivités locales françaises qui sont endettés, à l'époque des "subprimes", en francs suisses : leurs traites viennent de gonfler d’un tiers.
Pour autant, il y a aussi des gagnants. Et en priorité les travailleurs frontaliers. En 24 heures, leurs salaires ont augmenté de 20 à 30%. Il y a aussi les Suisses qui font du tourisme d’achat. Il leur fallait hier changer 1.200 francs pour 1.000 euros. Aujourd'hui, il ne leur en faut plus que 1.000. Un sérieux gain de pouvoir d’achat quand ils iront faire leur courses en France.
Enfin, nos entreprises en compétition avec des Suisses sont soudainement 20% moins chers. Au final, la Suisse est assez robuste pour encaisser le choc sur le long terme. Mais ce pays, qui était hier encore un exemple d’efficacité, semble avoir scié un peu vite la branche sur laquelle elle a perché une grande partie de sa réussite.
La baisse du prix du pétrole bouleverse cette industrie : 2.000 milliards d'investissements sont menacés.
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