L'Italie veut mettre un terme aux comptes secrets du Vatican
Matteo Renzi veut conclure un accord permettant l’échange d’informations avec le Vatican pour lutter contre l’évasion fiscale.
Après les accords conclus avec la Suisse, le Liechtenstein et Monaco ces dernières semaines, l'Italie devrait bientôt normaliser ses relations fiscales avec le Vatican, comme l'a fait comprendre le président du Conseil italien Matteo Renzi la semaine dernière.
"Nous sommes en discussion, a indiqué le dirigeant italien lors d'un entretien à l’hebdomadaire L’Espresso. "Il y a beaucoup d’Italiens concernés et je crois que le Saint-Siège est intéressé à faire un nettoyage", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "J’espère récupérer un peu d’argent du Vatican". "Il y a effectivement des pourparlers en cours avec l’Italie pour aller vers une transparence plus complète et un échange d’informations à des fins fiscales", a confirmé, de son côté, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.
183 millions d'euros pour 359 particuliers italiens
Une fois l'accord signé, l'Institut pour les Œuvres de religion (IOR), la banque du Vatican, ne pourra plus entretenir de comptes secrets. Pas moins de 359 particuliers italiens, détenant en tout 183 millions d'euros en toute illégalité, auront jusqu'à septembre prochain pour régulariser leur situation auprès du fisc italien. Depuis 2013, 3.355 comptes ont déjà été clos par l'établissement bancaire. Un certain nombre de comptes posant encore problème sont détenus par des institutions religieuses qui s'en servent pour des actions de charité et dont le statut fiscal devra être clarifié.
L'IOR dispose par ailleurs de 150 millions d'euros bloqués depuis 2013 dans les coffres de quatre banques italiennes. La Banque d'Italie doit encore donner son accord à la sortie du plus petit État du monde de la "liste grise" des paradis fiscaux.
