Automates : "Les critiques des enfants sont enrichissantes", dit un fabriquant
REPLAY - Installé à Serre-les-Sapins, dans le Doubs, Raymond Jacquier est créateur d'automates. Vous pouvez admirer ses réalisations sur les marchés de Noël, mais aussi à l'année dans les musées.
Dans son atelier, au milieu de 260 peluches et poupées endormies, Raymond Jacquier donne vie à ses automates depuis 1981.
Vous pouvez admirer ses bonhommes de neiges, qui saluent et lèvent leur chapeau, dans des vitrines à Besançon. Ses ours, eux, font la cuisine et préparent les cadeaux sur le marché de Noël de Vesoul.
Ses souris, ses nounours, ses lapins et ses lutins, aux mouvements doux et subtils, animent aussi la ville de Garches, en région parisienne.
Ces automates fonctionnent grâce à l'électromécanique. "Mes parents, grands-parents, oncles et tantes étaient horlogers. Moi j'ai refusé de faire de l'horlogerie parce que j'avais la passion de l'électromécanique", explique Raymond Jacquier.
"Faire bouger les choses, les habiller et créer des scènes animées, c'est ce qui m'intéresse. Voir les yeux des enfants s'émerveiller devant, c'est extraordinaire pour moi", poursuit-il.
Si vous ne rêvez pas sur cette activité, vous ne la faîtes pas
Raymond Jacquier, fabriquant d'automates
Notre artisan crée aussi des personnages, toute l'année, pour des musées. Il fabrique aussi les vêtements et les décors, en tissu, en bois ou en carton. En 2008, il a reproduit toutes les fables de la Fontaine. Il a également réalisé un orchestre et un cirque, grandeur nature. Avec des mouvements sans saccade, ni aucun bruit, mais aux effets féeriques.
Raymond Jacquier consacre quinze heures par jour à son travail. Il étudie sans cesse de nouvelles techniques. C'est un vrai passionné. "Si vous ne rêvez pas sur cette activité, vous ne la faîtes pas. Si vous la faîtes uniquement pour établir un prix de revient, une marge et un prix de vente, ce n'est pas la peine de se lever", prévient-il.
"Le client vient chez moi avec son idée. S'il est bien, il ressort avec mes idées", affirme Raymond Jacquier, qui affirme que "les critiques des enfants sont très enrichissantes, car ils n'ont aucun souci de prix de revient".
Pour faire ses automates, il utilise "un tour de mécanicien "très précis pour faire les axes, une perceuse à colonne, une petite scie à ruban, de la soudure, de l'huile de coude, des pinces et de la bonne volonté. On a tout cela, donc on est très heureux".
Raymond Jacquier vient de recevoir la médaille d'honneur de la Chambre de métiers et de l'artisanat du Doubs.
