Le pronostic vital n’est pas encore engagé pour Areva. Mais l'entreprise n'a plus d’autre choix que de passer au bloc pour un traitement de choc. Le diagnostic est, en effet, plus qu’inquiétant : 4,8 milliards de pertes en douze mois. C'est l'équivalent de 57% de son chiffre d’affaires.
À ce triste record s’ajoutent des points de grande faiblesse qui seront impossibles à traiter sans douleur, tout cela dans un environnement qui, depuis le drame de Fukushima, plombe ses perspectives.
La marge de manœuvre n’est pas infinie. Les nouveaux dirigeants doivent travailler sur deux pistes.
La première est financière. Il faudra passer la paille de fer à tous les étages pour faire très vite au moins 1 milliard d’économies. Cela passera inéluctablement par un volet destruction d’emplois. Le gouvernement, qui sait que l’entreprise doit réduire sa masse salariale d’au moins 15%, appelle déjà à un dialogue social de qualité. Le message est clair.
Parallèlement, Areva doit vendre ses activités mal maîtrisées ou trop coûteuses. À l’exemple de la diversification vers les énergies renouvelables. Très gourmande en capitaux, elle devrait rapidement tourner court. Dernier point du chapitre finance : mettre un coup d’arrêt aux dépenses d’investissements. On parle de 2 milliards par rapport aux prévisions.
La seconde piste est industrielle. Elle très délicate : Areva doit enfin reconnaître qu'elle n’a pas les épaules de ses ambitions, c’est-à-dire qu'elle ne peut pas conduire seule de grands projets nucléaires complexes. L’échec de son EPR finlandais le démontre depuis 2005 : elle doit se concentrer sur ses spécialités.
Avec ce plan, les chances de sortir du tunnel sont réelles. Areva dispose d'une solide expertise dans la fabrication des chaudières. Elle a aussi un savoir-faire unique dans la gestion du cycle qui va de la mine d’uranium à la fabrication des barres de combustibles et au retraitement des déchets. C’est d’ailleurs grâce à cette spécialité qu’elle conserve un carnet de commande appréciable, de 47 milliards d’euros et de solides perspectives en Chine.
En clair, l’avenir d’Areva c’est d’être une pièce essentielle, mais une pièce seulement d’une grande filière nucléaire française pilotée par EDF sous le contrôle étroit des pouvoirs publics. Si les équipes d’Areva acceptent cette remise en cause, cela peut marcher. Sinon...
Qui va passer à la caisse ? Directement ou par le biais d’EDF, le contribuable mettra évidemment la main à la poche. Pour sortir de cette crise, Areva aura besoin d'au moins 2 milliards d’argent frais. Comme l’Etat est actionnaire à 87%, nous cotiserons.
15/20 à Didier Leroy. La Yaris "made in France", c’est lui. Une réussite tellement exemplaire que Toyota en fait un vice-président de son directoire à Tokyo. C'est une première pour un non-Japonais au sein du n°1 mondial de l’automobile.
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