Depuis 1950, la bourse américaine de Wall Street perd en moyenne 2,6% pendant le mois de la Coupe du Monde (tous les quatre ans donc). Alors que quand il n'y a pas cette compétition qui se déroule, sur le même mois elle gagne 1,1% ! Sur les dix-sept Coupes du Monde observées depuis 1950, treize affichent une performance négative. C'est ce que nous dit Freddy Desquenne, gérant de la société Candriam.
Comment explique-t-on cette mystérieuse corrélation ? Probablement par le fait que les matches sont suivis de près par les traders, dans les salles de marché. Des traders très majoritairement masculins. Selon une étude récente, 98% de la finance mondiale est gérée par des hommes, chez lesquels les supporteurs de football sont évidemment prévalents.
La Banque centrale européenne livre, dans une étude de 2010 (citée par Le Figaro), quelques éléments plus précis. Quand une équipe joue, la bourse du pays concerné voit le nombre de transactions chuter de 45%, alors que les volumes s'effondrent de 55%. Et dès qu'un but est marqué, l'activité chute encore de 5% supplémentaires.
L'ampleur de la chute ressemble à ce qui se passe habituellement durant les pauses-déjeuner. Conséquence : la bourse concernée se découple des mouvements financiers mondiaux durant le match.
C'est très probablement ce qui va se passer à Paris ce jeudi 26 juin après-midi, quand la France affrontera le Danemark. Et ces corrélations sont d'autant plus fortes que l'horaire des matches correspond, en France et en Europe, aux heures de travail.
Bon nombre d'entreprises ont, en effet, prévu que leurs salariés regardent la compétition sur leur lieu de travail, en ayant aménagé un endroit prévu pour dans les locaux, en particulier les entreprises qui emploient majoritairement des jeunes. C'est le cas des salles de marché, où la population a largement moins de 40 ans.
Cela veut dire que les marchés sont agités par des événements qui n'ont rien d'économique. C'est la conclusion qui s'impose. Alors qu'on les prétend rationnels, ils sont en fait déterminés par la psychologie collective des opérateurs qui, pour être traders, n'en sont pas moins hommes.
Et l'attention - ou plutôt l'inattention - qu'ils portent à leur activité est déterminante quant à l'évolution des cours de bourse. Au moins sur le court terme. Car à moyen terme, l'évolution du cours de telle ou telle entreprise (c'est-à-dire de son prix) reflète à peu près ses fondamentaux.
Si les économistes font des études sur tous les sujets, que pronostiquent-ils sur l'issue de la Coupe du Monde ? C'est Goldman Sachs, l'une des premières banques d'affaires au monde, qui s'est livrée à ce jeu-là, en faisant tourner ses ordinateurs avec 200.000 arbres de probabilités.
Résultat : en demi-finale, l'Angleterre, la France, l'Allemagne et le Brésil. Il y aurait une finale Allemagne-Brésil, gagnée par... le Brésil. Goldman Sachs a également relevé une corrélation tout à fait inattendue : plus un pays contrôle bien l'inflation, plus il a de chances de réussir ses penaltys dans un match de foot.
C'est le cas, par exemple, de l'Allemagne et de la Belgique, alors que la Grèce, l'Irlande ou le Mexique sont moins bons dans les deux exercices. L'angoisse du gardien de but au moment du penalty et celle du banquier central, c'est un peu la même chose finalement.
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