Les faits se sont déroulés jeudi 22 février. Ce jour-là dans la Meuse, la gendarmerie nationale a entrepris d'évacuer, avec succès, le bois Lejuc, épicentre de la lutte contre le projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Cinq cents gendarmes ont été mobilisés au total pour évacuer ce site de 221 hectares. Une opération d'envergure pour déloger par surprise les opposants au nucléaire.
"Sous l'autorité de la préfète de la Meuse, une opération menée par la gendarmerie a débuté ce matin à 6h15", avait annoncé sur son compte Twitter le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. "L'opération est toujours en cours et se déroule sans incident majeur", avait déclaré en fin de matinée la préfète de la Meuse, Muriel Nguyen, ajoutant que les moyens mobilisés étaient "adaptés et nécessaires pour prévenir les débordements et rassurer la population".
Le bois Lejuc a été retenu par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour l'installation des cheminées d'aération du projet Cigéo. Ce projet vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc nucléaire français.
Saisi en référé par l'Andra, qui veut réaliser des forages exploratoires dans cette forêt, le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc avait pris en avril une décision d'expulsion, qui vient donc d'être mise en oeuvre par la force publique.
Les gendarmes ont agi sur la base d'une décision de justice. Mais le gouvernement avait à cœur de ne pas laisser s'installer dans le bois Lejuc une "Zad", zone à défendre, comme celle de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Ainsi, Édouard Philippe a défendu cette action en expliquant qu'il ne voulait pas laisser "s'enkyster" les Zad occupées par des militants, alors que celle de Notre-Dame-des-Landes doit être évacuée à la fin du mois de mars, au terme de la trêve hivernale.
Pour le numéro 3 du gouvernement, l'évacuation du site de Bure pouvait s'avérer délicate. Et pour cause : le ministre de la Transition écologique et solidaire a combattu ce projet par le passé. Il a d'ailleurs été interpellé à ce sujet à l'Assemblée nationale, le jour de l'évacuation, par la députée France insoumise Mathilde Panot.
"Je ne vous reconnais plus. Où est monsieur Hulot ?" l'a-t-elle interpellé en brandissant une photo où il apparaît avec une pancarte affichant "Cigéo Bure, je dis non !". Ce à quoi le ministre a rétorqué qu'il n'avait "pas l'impression fondamentalement d'être en porte-à-faux avec (sa) conscience".
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