Le jugement des anciens employés d'Air France, rejugés en mars dans l'affaire de la "chemise arrachée", est tombé. Quatre ex-salariés de l'entreprise, dont l'un avait été relaxé en première instance, ont été condamnés ce mercredi 23 mai pour violences à des peines de 3 à 4 mois de prison avec sursis. La cour a également confirmé les peines d'amende de 500 euros infligées à huit autres prévenus, qui étaient poursuivis pour des dégradations commises le 5 octobre 2015.
A l'appel de l'intersyndicale, 1.500 salariés avaient défilé ce jour-là contre un projet de restructuration menaçant 2.900 postes. La manifestation avait dégénéré et dans la cohue, le DRH et le directeur long-courrier du groupe avaient été pris à partie, ainsi que des vigiles assurant leur protection. Les images des deux cadres prenant la fuite, chemise arrachée ou en lambeaux, avaient eu un retentissement mondial.
Par la voix d'un de ses avocats, Air France s'est félicitée ce mercredi 23 mai à l'issue de l'audience que "tant la cour d'appel que le tribunal de Bobigny aient jugé que ce type de violences était absolument inacceptable".
Mais pour la défense, les "coupables étaient désignés par Air France" et "condamnés avant même que le procès commence". "La vérité n'a intéressé la Cour à aucun moment", a ainsi regretté Me Lilia Mhissen, se disant "écoeurée" par une "décision politique".
"C'est vraiment une justice de classe" a réagi Karine Monségu, cosecrétaire générale de la CGT Air France. "C'est étouffer toute forme de contestation, de militantisme, et cela vise surtout la CGT".
Sur 18 personnes renvoyées devant la justice à l'issue de l'enquête, 17 étaient membres de la centrale de Montreuil. Et parmi les quatre prévenus, l'un était délégué syndical et avait assuré à l'audience avoir fait de son mieux, en syndicaliste "responsable", pour protéger les dirigeants de la foule en colère.
Cette ultime décision dans le feuilleton de la "chemise arrachée" intervient alors que la compagnie aérienne, qui avait réussi à renouer avec les bénéfices l'an passé, est empêtrée depuis février dans un conflit social marqué par 15 jours de grève cumulés et la démission début mai du PDG de la holding Jean-Marc Janaillac. Dans ce contexte, "la société Air France souhaite ardemment tourner la page de ce triste épisode qu'a connu la compagnie", a ajouté son avocat.
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