Le premier chiffre, c'est le nombre de passagers transportés en 2017. Il était de 4,1 milliards sur les avions de ligne régulière. Un nombre record, en hausse de 7% par rapport à l'année précédente. À tout instant, il y a 10.000 avions en vol et 1,2 million de passagers dans les airs.
Ce sont les transporteurs low cost qui ont le plus profité de cette croissance, en particulier en Europe, où ils détiennent maintenant un tiers du marché. Les compagnies aériennes mondiales, portées par ce trafic en hausse et aidées par le faible coût du carburant, ont dégagé des profits record. Leur marge est, en moyenne sur la planète, de 8%. C'est beaucoup, et c'est deux fois plus que celle d'Air France.
Où se développe le trafic ? Les éléments viennent d'être publiés (et c'est mon deuxième chiffre) : sur les vingt lignes internationales les plus fréquentées au monde, quatorze sont en Asie. La ligne la plus fréquentée du monde, c'est Singapour-Kuala Lumpur, en Malaisie, avec 4 millions de passagers sur un an et en 85 vols commerciaux par jour entre ces deux villes (ça fait un toute les 15 minutes !) Sur ces vingt lignes les plus fréquentées, seules deux sont en Europe, Londres-Dublin et Londres-Amsterdam.
La France est le second marché européen. Elle a connu aussi une bonne croissance en 2017. Mais (c'est le troisième élément que j'ai retenu) 90% de la croissance en France ont été captés par d'autres compagnies qu'Air France, sur les cinq dernières années, selon la Fédération nationale de l'aviation marchande (la Fnam). Ca veut dire que la progression du marché n'a que peu profité à Air France. Elle a, en revanche, profité bien davantage à Transavia, la filiale low cost d'Air France.
Qu'est-ce qui explique nos difficultés ? Grèves à répétition, coûts salariaux dix points au-dessus de ceux des homologues (en partie à cause des charges salariales d'ailleurs), valse des présidents depuis quelques années, action systématique des pilotes pour freiner les développements dans le low cost (celui de Transavia en particulier). Sans compter la fiscalité française, avec en particulier taxes d'aéroport, dont le montant a été multiplié par six depuis 2000. Les problèmes d'Air France, ce sont un peu ceux de la France. Car la compagnie, c'est une France en petit !
55% des salariés contre les projets de la direction : c'est le résultat du référendum de la semaine dernière. Je me suis trompé en pariant sur une victoire de la direction. Je n'ai pas été le seul, mais ce n'est pas une excuse.
On a collectivement sous-estimé le mécontentement social dans l'entreprise. La mesure qu'on en faisait, c'était le taux de grévistes - qui était faible, puisque cela concernait essentiellement les pilotes. En réalité, il y a à Air France beaucoup de mécontents non grévistes, qui se sont révélés à l'occasion de ce référendum.
Deuxième point, on a analysé le référendum comme ayant un seul objet social. Et ce n'est pas ce qui s'est passé, parce que Janaillac a mis son mandat en jeu. Du coup, ça ouvrait la porte à tous ceux qui contestaient l'entreprise ou la direction quels qu'en soient les motifs. C'est toujours le danger avec un référendum : on ne sait pas très bien sur quoi il porte.
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