- 03m42s
2 min de lecture
Record d'acquisitions à l'étranger pour les entreprises françaises
ÉDITO - En 2017, les entreprises françaises sont parties à l'assaut de leurs concurrents étrangers dans des proportions inédites. Un virage stratégique ou une fuite en avant ?
Le logo d'AXA à Milan, en novembre 2017.
Crédit : AFP / MARCO BERTORELLO
L'ampleur du mouvement interpelle. Nos entreprises ont acheté l'an dernier pour 55 milliards de dollars de sociétés à l'étranger. Un montant historique, en hausse de 50%. La justification stratégique est évidente. Il y a du darwinisme dans ce déploiement hors de nos frontières.
Pour rester compétitifs sur les marchés mondiaux, où se livrent l'essentiel des batailles de la croissance, nos champions doivent se renforcer, acquérir de nouvelles technologies et disposer d'une taille suffisante pour ne pas être absorbés par leurs concurrents directs.
Mais il y en a aussi une autre explication, moins réjouissante : investir en France n'est peut-être pas suffisamment rémunérateur ou socialement et fiscalement sécurisé pour assurer leur développement.
Secteurs traditionnels et jeunes pousses
Ces entreprises visent nos points forts traditionnels : AXA, qui a racheté un concurrent aux Bermudes pour 15 milliards ; Sanofi, notre grand pharmacien, avec deux acquisitions qui le renforcent aux États-Unis et dans l'univers prometteur des biotechnologies pour 16 milliards ; Klépierre, dans l'immobilier britannique ; ou Total, dans le gaz en Europe du nord.
Peut-être moins spectaculaire, mais tout aussi significatif, plusieurs de nos jeunes pousses performantes dans les domaines de la santé, des objets connectés ou l'e-éducation se sont, elles aussi, déployées hors de l'Hexagone l'an dernier en quête de nouveaux marchés ou de nouvelles technologies.
Peu de rachats domestiques
Pourquoi ces opérations de rachat ne concernent-elles pas en priorité des cibles françaises ? Le sujet mérite considération, tant l'écart est grand entre les acquisitions menées hors de nos frontières et les opérations franco-françaises. Les rachats domestiques n'ont représenté que 4 milliards de dollars, soit treize fois moins en valeur que ceux réalisés à l'étranger.
Il y a deux explications. La conjoncture s'améliore, mais notre croissance reste toujours inférieure à la moyenne des grandes zones voisines. Ensuite, le marché français est relativement modeste dans une économie globalisée.
Mais ce panorama pourrait significativement changer avec de la grande vague de privatisations prévues par le gouvernement. Nos poids lourds seront bien placés pour faire de belles affaires et, à défaut de bouleverser l'activité réelle, retourner le sens des flux d'acquisitions.
Les plus
- Tous les clignotants sont au vert pour le tourisme français. Avec une mention particulière pour l'hôtellerie haut de gamme, portée par les Américains et les Chinois, et le camping, dont les recettes ont fait un bond de 6%.
- Les grandes manœuvres s'accélèrent dans la grande distribution : Casino et Auchan négocient un partenariat mondial d'achat de leurs matières premières.
La note du jour
04/20 à SFR. L'opérateur a été condamné par la cour d'appel de Paris pour des clauses abusives dans ses contrats. SFR peut toujours se pourvoir en cassation, mais cela fait quand même une deuxième condamnation consécutive...
