On a du mal à imaginer Édouard Philippe en monsieur Phelps. Et pourtant, ça relève un peu de Mission Impossible. La marge de négociation du Premier ministre est extrêmement étroite. Disons que les attentes sont énormes, mais les leviers de négociation sont réduits.
Le Premier ministre va d'abord devoir rappeler les points sur lesquels il ne reviendra pas : l'ouverture à la concurrence, la fin du recrutement au statut, la réorganisation des métiers au sein de la SNCF pour la rendre plus compétitive.
Il va aussi devoir rappeler les garanties que le gouvernement a déjà prévues pour les cheminots actuels : l'emploi à vie, le maintien de la rémunération, le maintien des billets de trains quasiment gratuits. Tous ces avantages ont été "sanctuarisés" dans la nouvelle loi. Sans pour autant faire céder les cheminots.
Édouard Philippe va devoir être plus précis sur la reprise de la dette. Elle s'élève à un peu plus de 46 milliards. Emmanuel Macron a dit que l'État en prendrait une partie à sa charge. Le chef du gouvernement va devoir s'avancer un peu plus et donner un montant. Mais aux dernières nouvelles, il n'était pas certain que dès aujourd'hui il puisse annoncer ce chiffre.
Ensuite, Édouard Philippe va répondre à des demandes spécifiques de la CFDT. Il pourrait, par exemple, autoriser un cheminot à refuser son transfert dans le privé, dans certains cas et pour certains postes. Objectivement, ce serait un frein à l'ouverture à la concurrence. Mais on n'en est plus là aujourd'hui.
Édouard Philippe devrait également annoncer aussi que l'État va engager 200 à 300 millions d'investissements annuels dans les lignes du quotidien.
Cela sera-t-il suffisant ? On n'en sait rien. Et ce n'est pas du tout certain. Édouard Philippe sait que son seul salut, c'est de casser le front syndical, en obtenant un satisfecit de la CFDT et de l'UNSA au terme de cette journée de négociations. Mais même si Laurent Berger ressortait tout sourire de Matignon en disant qu'il a obtenu satisfaction, pas sûr que sa base le suive.
On se retrouve avec la même partie de poker qu'à Air France. Le PDG avait joué sa tête sur un référendum pour casser le front syndical et marginaliser les syndicalistes jusqu'au-boutistes. Laurent Berger avait ouvertement apporté son soutien à Jean-Marc Janaillaccontre le SNPL. Le leader de la CFDT n'a pas été suivi. Il a même été désavoué par ce vote. Ce référendum, c'est aussi son échec.
Et rien ne dit qu'il n'y a pas ce même risque à la SNCF. La partie est serrée. Car le gouvernement non plus ne peut pas perdre la face s'il veut poursuivre ses réformes. Dans le syndicalisme, il y a une règle de bonne conduite : à la fin du conflit, on n'humilie jamais celui qui cède. Il semble qu'ici, on aura du mal à ne pas humilier le perdant. Quel qu'il soit.
Le Festival de Cannes débute mardi 8 mai, et la BNP-Paribas annonce un projet ambitieux en direction du Septième art. La banque va créer un fonds d’investissement d'un million d'euros pour aider de nouveaux cinéastes à monter leurs premiers longs métrages. Il n’y a pas que le tennis et Roland-Garros dans la vie de la BNP !
16/20 pour l’assureur Allianz. Le groupe a indiqué qu'il n'assurerait plus désormais les centrales à charbon. Le but est d'accélérer la transition écologique. Un coup dur dans son pays d’origine, l'Allemagne, où plus du tiers de l'électricité est produite par les centrales à charbon depuis la décision d'arrêter la production nucléaire. Ce n'est pas un hasard si Allianz était le sponsor officiel des courses de Formule 1 électriques, il y a quelques jours à Paris.
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