Chantal et Monique Joubert, les jumelles, et Evelyne Delaroche, leur cadette d'un an, sont trois inséparables. "Souvent on se dit que s’il en manquait une, les autres ne travailleraient plus", confie Chantal. "Monique et moi, les jumelles, on ne s'est jamais séparé. Si, je me suis mariée, mais ça n’a pas duré longtemps !", poursuit-elle. C'est dans un ancien couvent de Nemours, en Seine-et-Marne, qu'est installé l'atelier où elles travaillent à la prochaine collection, fort heureusement épargnée par les inondations de juin dernier.
L’histoire dure depuis quarante ans. Chantal se souvient qu’un jour, dans les années 70, elles ont toutes les trois décidé de créer des robes de mariées, parce que ce qui existait à l’époque sur le marché était "moche" à leurs yeux. "Il y avait des manches longues, des cols montants, on ne montrait pas sa poitrine, on ne montrait pas ses jambes", explique Chantal, en cousant les minuscules boutons de nacre qui orneront le dos d’une robe. Ici, tout est confectionné à la main par les trois sœurs. "Ce qui finit bien la robe, c’est le boutonnage. D'habitude, ce sont des petites mains qui font ça. Là ce sont de vieilles mains, mais elles font aussi bien que les petites mains", ajoute-t-elle avec humour.
Pourtant, tout a failli s'arrêter il y a deux ans pour les trois sœurs. À la suite d'un litige financier avec leur associé, elles doivent déposer le bilan de leur entreprise de l’époque. Le repreneur, un de leurs anciens salariés, les éjecte.
Après une période de déprime, à l'âge où d'autres profitent de leur retraite, les trois sœurs, encouragées par leurs proches, remontent un atelier artisanal et imaginent de nouveaux modèles. "On a refait une collection toute nouvelle", raconte Monique devant la table où elle coupe du tissu. Atelier Émelia, le nom de leur nouvelle entreprise, est un hommage au prénom de leur grand-mère, arrivée d'Argentine dans les années 20. C'est elle qui leur a donné le virus de la couture.
Là où 130 personnes et quatorze métiers s'affairaient il y a encore trois ans, ce sont aujourd'hui les trois sœurs qui tiennent l'aiguille. Elles continuent à travailler avec les matières les plus raffinées : soie, dentelle de Calais fabriquée à l’ancienne à Villers-Outréaux, dans le Nord. Et la simplicité apparente des coupes sublime la matière.
Pour une moyenne de 2.000 euros, on trouve les robes "Atelier Emelia" dans leur boutique de Nemours et dans de nombreuses villes. En quarante ans, les sœurs Joubert ont habillé un million de mariées partout dans le monde. Aujourd'hui, leur production est redevenue artisanale. Mais le plaisir de rendre les femmes belles et heureuses le jour de leur mariage n'en est que décuplé.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte