Transfert de Neymar : "En France, tous les coups ne sont pas permis", assure Frédéric Guerra

Le président du FC Barcelone Sandro Rosell, visé par une plainte au sujet du transfert de Neymar,a annoncé jeudi sa démission "irrévocable". Les choses se sont précipitées depuis mercredi, après qu'un juge espagnol a déclaré recevable la plainte d'un "socio" (supporteur-membre) et ordonné des investigations préliminaires pour éclaircir les conditions financières de l'arrivée de l'attaquant brésilien à l'été 2013.
  
Rosell, 49 ans, affirme que le transfert de Neymar a coûté 57 millions d'euros au club. Mais selon les médias espagnols, il faut sans doute ajouter 40 millions de plus au profit du père, de trois copains de Neymar dans son ancien club, de son association d'aide aux favelas,  Aussi, 'tous les coups sont permis quand on veut se payer un joueur, une perle dont on rêve ?', a demandé Laurent Bazin à Frédéric Guerra, qui s'occupe notamment des Lyonnais Clément Grenier et Maxime Gonalons. "Non, ce n'est pas pas possible en France en l'état actuel, a-t-il affirmé. On est beaucoup trop cerné par les experts comptables, le Fisc, des commissions, la DNCG, la Ligue, la Fédération française..."

Je découvre comme vous les dessous d'un transfert qui semblerait être différent des autres

Frédéric Guerra, agent de joueur

'Mais en Espagne, c'est possible ?', s'interroge Laurent Bazin. "Je ne sais pas, répond Frédéric Guerra. Je découvre comme vous les dessous d'un transfert qui semblerait être différent des autres. Cela dit, dans le cheminement, je n'arrive pas à comprendre. Jusqu'à maintenant, j'étais habitué à l'abus de bien social : c'est à dire qu'on paye plus cher un transfert et ensuite il y a des rétro-commissions. C'est-à-dire que si le transfert avait été déclaré 95 millions et qu'en réalité il est à 57, jusque-là, j'arrive à comprendre. Là, en l’occurrence, il est déclaré 57 et il apparaît qu'il a coûté 95".

Peut-être pour éviter de toucher les égos de certains Barcelonais

Frédéric Guerra, agent de joueur

"Alors il y a peut-être plusieurs raisons à cela, a poursuivi l'agent de joueurs. La première, c'est pour éviter de toucher les égos de certains Barcelonais, parce que un joueur comme Messi, ou d'autres, peuvent faire la mou. Et puis il faut savoir qu'en Amérique du sud, il est courant qu'un joueur crée une société de droits à l'image sur sa personne, cette société étant exploitée soit par un agent, soit par la famille elle-même. Lorsque ce joueur commence à être très bon, l'accord est pris entre la société de droits à l'image et le club x en Amérique du Sud. On vous 'met' le joueur, vous le rémunérez, vous le mettez en vitrine et un accord est pris sur le montant du futur transfert : on touchera la somme de x. La société de droits à l'image sera payée sur le futur transfert".

J'ai eu des propositions de fonds d'investissement

Frédéric Guerra, agent de joueur

Dernière question posée par Laurent Bazin : 'vous a-t-on déjà proposé des dessous de table ?" Réponse formelle de M. Guerra : "Non, je n'ai pas eu de propositions de dessous de table. Par contre, effectivement, j'ai eu des propositions de fonds d'investissement, qui achèteraient certains de mes joueurs. Des fonds étrangers, parce que ce n'est pas autorisé en France mais au Portugal. Ils vous disent : 'on met tel joueur à tel endroit, et sur le futur transfert on vous intéresse de x %'. Mais il faut comprendre que si vous faites ce genre de démarche, vous vous enlevez le choix de l'avenir. Parce que si le fonds, un an après, vous dit : ton joueur intéresse le Qatar, là, les problèmes commencent". Le football est décidément un sacré business.