Suzanne Lenglen : qui était la première star internationale du tennis féminin ?

Ce 24 mai 2016, le monde du tennis célèbre les 117 ans de la naissance de cette championne hors du commun, égérie internationale du tennis de l'entre-deux-guerres.

Suzanne Lenglen en Une du journal "The Sketch" en 1923.

Crédit : MARY EVANS/SIPA

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S'il fallait juger son talent, il suffirait de rappeler que Suzanne Lenglen a donné son nom au cours d'un des plus célèbres tournois du Grand Chelem : Roland-Garros. Icône du tennis mondial, son nom a traversé les époques. "Suzanne Lenglen" s'affiche aussi sur une station du tramway parisien, sur les grilles d'un parc, les murs d'une rue, et l'enceinte d'un stade municipal... Mais c'est bien dans la grande histoire du tennis que cette championne française a inscrit son nom.

C'était il y a tout juste 117 ans : le 24 mai 1899, à Paris, Suzanne Rachel Flore Lenglen voit le jour. Une dizaine d'années plus tard, la petite fille se découvre un talent pour le tennis. L'histoire est en marche : à peine adolescente, Suzanne Lenglen s'affirme sur le circuit face aux meilleures. En 1914, alors qu'elle a à peine 15 ans, la Française s'incline en finale du tournoi de Roland-Garros, qui n'est encore à l'époque qu'un tournoi national. Ce premier essai est vite transformé : Suzanne Lenglen s'adjuge les quatre éditions suivantes. Une reine est née. Seule une jaunisse l'empêche de briguer une cinquième victoire de rang.

Une championne indétrônable

Roland-Garros n'est pas le seul tournoi où les coups de raquette de la Parisienne font des ravages. Sur le gazon de Wimbledon, Suzanne Lenglen se montre aussi vorace. Injouable, elle écoeure ses adversaires et remporte cinq fois le tournoi du Grand Chelem, de 1919 à 1923. De retour en 1925, elle soulève la coupe pour la sixième et dernière fois. A Roland-Garros, tournoi international depuis 1925, la moisson est aussi fructueuse : Suzanne Lenglen gagne deux nouveaux titres. En double, la superstar est impitoyable avec six titres dans chaque Grand Chelem. Même en mixte, la concurrence dépose les armes. Aux Jeux olympiques 1920 d'Anvers, la Française se pare d'or.

Celle que l'on surnomme "La Divine" n'est pas qu'une immense championne. Elle est aussi la première à jouer en portant des jupes créées par le couturier Jean Patou. En 1926, une brouille à Wimbledon - et notamment avec la Reine Elizabeth - précipite la fin de la carrière amateur de Suzanne Lenglen, qui s'exile sur le circuit professionnel aux États-Unis pendant un temps.

Une coupe et un court à son nom à Roland-Garros

Jeune retraitée à Paris, Suzanne Lenglen s'éteint à l'âge de 39 ans des suites d'une leucémie. Son histoire continue malgré tout. Son impact et son aura sur le tennis ont ouvert la voie aux championnes qui lui ont succédé. Suzanne Lenglen a eu un rôle de précurseur pour le tennis féminin, longtemps resté dans l'ombre. En 1978, elle devient la première Française à entrer au prestigieux Tennis Hall of Fame (Temple de la renommée). Il faudra attendre le siècle suivant pour voir d'autres championnes tricolores l'y rejoindre (Françoise Dürr en 2003, Simonne Mathieu en 2006 et Amélie Mauresmo en 2015).

En 1997, le tournoi de Roland-Garros lui rend hommage en attribuant son nom au deuxième court le plus grand du stade (après le court Philippe-Chatrier). Le trophée remis à la tenniswoman qui remporte le tournoi est également nommé "Coupe Suzanne-Lenglen", du nom de la lauréate de la première édition internationale de la compétition. La rue Suzanne-Lenglen dans le 16e arrondissement de Paris mène tout droit au stade Roland-Garros, où une statue de marbre "La Divine" est érigée.

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